Avec sa plus récente mise à jour économique, le gouvernement du Québec a raté une belle occasion de soutenir le milieu communautaire et les jeunes plus vulnérables.

Alors que la pénurie de main-d’œuvre est au cœur de ce minibudget et que des millions de dollars ont été annoncés pour en limiter les impacts, les organismes communautaires ont une fois de plus été laissés sur le banc des grands oubliés.

À bout de souffle, nous avons déjà sonné l’alarme plusieurs fois. Pour ces jeunes que nous soutenons, il y a une réelle urgence d’agir.

Dans les Auberges du cœur, des maisons d’hébergement jeunesse communautaires ouvertes 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, la situation financière est précaire.

Cela accentue le problème de recrutement et de rétention du personnel et les conséquences sur les jeunes sont majeures. Ces milieux de vie sont reconnus pour être des lieux d’accompagnement, d’écoute et de conseils lorsque les temps se font trop durs.

Une saine gestion

Rappelons-le, comme pour une entreprise, bien faire fonctionner un organisme communautaire demande une saine gestion : il faut entretenir des immeubles, payer des factures d’électricité et d’assurances, offrir des salaires décents, etc.

Malheureusement, en raison du manque de financement des Auberges du cœur qui atteint plus de 11 millions de dollars annuellement par rapport aux besoins auxquels elles répondent, le salaire des personnes employées est dérisoire, amenant ainsi un grand roulement de personnel.

Disons-le, actuellement bon nombre des intervenants et intervenantes dans nos ressources pourraient obtenir un meilleur salaire en travaillant dans une grande chaîne de restauration rapide !

Les organismes sont ainsi plus limités dans leur capacité d’accueil et leurs activités, mais également dans l’accompagnement qu’ils offrent aux jeunes afin de les soutenir dans la transition à la vie adulte et la réalisation de leurs projets. Alors que bien des Auberges ne peuvent avoir qu’une seule personne sur le plancher, comment accompagner les jeunes qui souhaitent prendre leur vie en main, améliorer leur santé, se loger adéquatement, retourner aux études ou encore se trouver un emploi ?

Un sous-financement qui a des conséquences

Le constat est évident : le sous-financement des maisons d’hébergement jeunesse communautaires fait en sorte que les jeunes ne quittent pas l’itinérance, ne se réinsèrent pas socialement et ne participent pas à la vie collective à la hauteur de leur potentiel. Ils utilisent alors davantage de services de santé et de services sociaux plutôt que de créer de la richesse pour notre société.

On retrouve présentement dans les Auberges du cœur, dans les centres jeunesse et même dans la rue des milliers d’adolescents et de jeunes adultes résilients et vifs d’esprit qui pourraient contribuer à la société de demain, si seulement on leur donnait les moyens de se développer à leur plein potentiel. Néanmoins, les jeunes plus vulnérables sont encore une fois relayés en second plan, tout comme les ressources communautaires qui œuvrent auprès de ces populations.

Dans ce contexte de pénurie de main-d’œuvre, le Québec peut-il vraiment se priver ne serait-ce que d’un seul jeune pour contribuer à la collectivité ? Poser la question, c’est y répondre !

Il est grand temps de soutenir les organismes communautaires qui accompagnent nos jeunes les plus vulnérables. Le Québec ne peut se permettre de les perdre. Nous pressons les élus d’agir avant qu’il ne soit trop tard.

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