Nos jeunes vont mal. Quatre petits mots qui résument à eux seuls l’état de plus de 45 000 enfants et adolescents au Québec. Les jeunes de la DPJ subissent les coups et les contrecoups de la pandémie. Et ce, depuis plusieurs mois. Sans que leur voix ne se fasse entendre. Ou si peu. Alors que le système public qui les entoure et sa réforme font la manchette, que faisons-nous ? Nous, en tant qu’individus, en tant que citoyens corporatifs… en tant qu’humains ?

L’impuissance. Voilà le sentiment qui nous habite généralement lorsque nous entendons les témoignages des jeunes de la DPJ. Ils ont vécu la violence, les abus, la négligence, les cris, les coups, la peur… Une souffrance d’une telle ampleur qu’un adulte plierait le dos sous son poids. Un bagage de vie déjà tellement rempli d’horreurs, à un âge où le jeu et le rêve devraient occuper tout l’espace. Pourtant, ils restent debout. Parfois brisés, parfois éteints, mais ils sont là et ils existent.

Lorsque la maladie frappe un enfant, un sentiment de grande injustice s’empare de nous. En tant qu’adultes, nous nous redressons et nous l’accompagnons dans son combat. Nous sommes là et nous devenons forts pour lui. Mais quand l’injustice humaine frappe un enfant, où sommes-nous ? Quel message envoyons-nous à ce jeune qui a tant entendu qu’il ne valait rien ? « Le système va s’occuper de toi. » Et on retourne à nos affaires.

Mais pendant que le système s’actualise et se réforme, nous avons le pouvoir de faire quelque chose. Chacun d’entre nous, individus et entreprises, à la hauteur de nos moyens.

Oui, soyons à l’affût des décisions de nos gouvernements et prêtons l’oreille aux différents experts. Mais allons plus loin ! Appuyons les organismes qui viennent en aide à ces jeunes, durant leur enfance et après leur passage à la vie adulte. Voilà un moyen concret de contribuer. Mon engagement va évidemment à la Fondation des jeunes de la DPJ, qui agit directement sur le terrain pour offrir aux enfants et aux adolescents ce dont ils ont besoin pour se reconstruire. Transformer la vision qu’ils ont d’eux-mêmes. Et croire que pour eux aussi, l’avenir a quelque chose de bien à offrir.

Financer des bourses d’études, un premier appartement, des séances de tutorat… ces actions vont bien au-delà de la résolution d’un problème ponctuel. Pour un jeune qui n’a jamais été choisi dans sa vie, apprendre qu’il ira dans un camp de soccer, c’est comprendre que quelqu’un pense qu’il en vaut la peine. C’est sentir que finalement, lui aussi est important.

À l’approche du temps des Fêtes, mobilisons-nous pour les jeunes de la DPJ ! Cessons d’être impuissants face à leurs souffrances et disons haut et fort, à chacun d’entre eux : « Toi aussi, tu es important ! »

*Yvon Roy est premier directeur – Québec Capital de risques et technologies, à la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ)

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