Nous sommes nombreux à avoir craint pour notre santé financière au cours des 18 derniers mois. En 2020, un Québécois sur quatre exprimait des craintes concernant son avenir financier, selon le sondage annuel de l’Institut québécois de planification financière (IQPF). L’été dernier, le Fonds monétaire international (FMI) rapportait qu’un Canadien sur quatre croit ne pas pouvoir faire face à un imprévu financier de plus de 2000 $.

Au printemps 2022, qu’adviendra-t-il une fois les programmes d’aide financière gouvernementaux terminés ? Serons-nous prêts pour une hausse potentielle des taux d’intérêt hypothécaires ? Qu’en est-il du remboursement de notre déficit de 157 milliards, alors que l’indice des prix à la consommation (IPC) vient tout juste d’afficher sa plus forte augmentation depuis février 2003 (4,4 % en septembre par rapport au même mois il y a un an) ?

Quelque 5000 planificateurs financiers à travers le Québec détiennent un permis de l’Autorité des marchés financiers les autorisant à prodiguer des conseils sur l’ensemble des aspects de votre vie financière en lien avec votre situation et vos objectifs. En ce Mois de la littératie financière, il est important de réfléchir à hausser notre propre niveau d’éducation financière, et cela, bien au-delà de la planification adéquate de notre retraite.

Si nous travaillons tous à augmenter notre niveau de littératie financière, nous ferons conséquemment de meilleurs choix qui se répercuteront sur l’ensemble de la société.

Malgré cette évidence, nos choix collectifs relèvent parfois du paradoxe. Même si la plus récente étude de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sur l’éducation financière des étudiants place le Canada au deuxième rang des pays du G20 au chapitre de l’accessibilité de la littératie financière, l’abolition du cours d’éducation à la vie économique, en 2009, n’a certainement pas contribué à faire des Québécois des champions de la littératie financière. Nos connaissances à ce chapitre sont très élémentaires, selon l’International Network on Financial Education.

Certes, depuis 2017, le ministre de l’Éducation a remis en place un cours d’éducation financière obligatoire en 5e secondaire. Or, la réussite de ce cours n’est pas requise pour l’obtention du diplôme. Le message envoyé aux élèves est que les finances personnelles existent, mais qu’en comprendre le fonctionnement n’est pas si important.

Si on analyse le contenu de ce renouveau pédagogique, on note également qu’il est strictement tourné vers l’éducation à l’entrepreneuriat et à la gestion des finances personnelles. La littératie financière va pourtant bien au-delà de la confection d’un budget. Il existe plusieurs ressources, toutes meilleures les unes que les autres, pour nous aider à mieux comprendre les mécanismes financiers et poser les bonnes questions afin de faire des choix éclairés et d’accéder à une paix d’esprit. Les sites internet de l’IQPF et d’ÉducÉpargne en sont de bons exemples.

Consacrer ne serait-ce que quelques heures par année à connaître notre environnement économique et à comprendre les mécanismes financiers nous permettant d’atteindre et de maintenir une santé financière peut grandement contribuer à notre bien-être. À cet effet, l’IQPF recommande qu’un crédit d’impôt de 20 % pour des frais admissibles de planification financière soit accordé afin d’inciter les gens à prendre en main leurs finances personnelles avec l’aide d’un professionnel.

Il y a plus encore. Il a été démontré que le bien-être financier se traduit par des employés plus mobilisés et plus productifs.

Selon une étude de Manuvie, les employés dont la santé financière est précaire passent presque 33 % plus de temps à s’inquiéter de leurs finances lorsqu’ils sont au travail. Considérant la pénurie généralisée de main-d’œuvre dans plusieurs secteurs et le fait que 93 % des travailleurs confirment que la santé financière a une incidence directe sur la productivité, cette question revêt une importance qu’on ne peut négliger.

Nous sommes tous responsables de notre santé, y compris notre santé financière. Plus nous en saurons à ce sujet, plus nous serons en mesure de prendre des décisions éclairées qui contribueront à réduire l’endettement et à atteindre un niveau de sécurité financière satisfaisant. Il faut toujours se rappeler que plus la santé financière d’une personne est bonne, plus elle est libre de ses choix. Si nous appliquons ce principe à plus grande échelle, c’est toute notre société qui en sortira gagnante.

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