La période électorale est enclenchée depuis trois semaines. Les pancartes, de plus en plus nombreuses, nous rappellent qu’on exercera notre droit de vote pour les élections municipales le 7 novembre prochain. C’est l’immense privilège que nous confère notre système démocratique.

Sauf que, depuis l’annonce de la décision de Valérie Plante de ne pas permettre le vote postal aux 70 ans et plus pour Montréal et ses arrondissements, je me questionne sur la validité des résultats de ces élections.

Au Québec, 464 municipalités ont accepté cet accommodement en raison de la pandémie. Ces 464 municipalités ont décidé de rendre le vote plus facile pour leurs citoyens, favorisant leur participation à cet exercice démocratique. Parmi ces municipalités se trouvent les 10 les plus populeuses au Québec, sauf Montréal et ses arrondissements ! Pourtant, 11 municipalités voisines qui ont choisi de se « défusionner » de Montréal offriront le vote postal à leurs citoyens de 70 ans et plus.

Alors, comment justifier ce refus, Mme Plante ?

Et ce que je ne m’explique pas encore : comment le Directeur général des élections du Québec, Pierre Reid, peut-il justifier la délégation de cette décision aux municipalités, qui sont elles-mêmes au cœur de l’exercice démocratique du 7 novembre ?

Voyons donc ! Ce genre d’approche visant à restreindre le processus de vote des électeurs n’est pas le propre des sociétés démocratiques comme on les connaît, mais davantage des sociétés plutôt autocratiques…

N’est-ce pas un reproche important qui a été fait à l’administration Plante – et à Projet Montréal en général – au cours des quatre dernières années ?

Quelle belle occasion pour la mairesse actuelle de pouvoir « librement » écarter les 70 ans et plus, ou rendre le vote difficile pour eux, qui ne constituent pas son électorat principal.

Comment expliquer que le premier ministre du Québec et son directeur général des élections ne se sont pas manifestés pour assurer que Montréal, la plus grande ville du Québec, celle qui a été de loin la plus touchée par la pandémie, offre de faciliter le processus de vote aux citoyens de 70 ans et plus ?

Comment expliquer qu’ils n’ont pas répondu aux nombreux signataires des pétitions qui ont circulé pour infirmer la décision antidémocratique de Valérie Plante ?

Voyons donc !

À qui revient alors le rôle de gardien des processus démocratiques au Québec quand François Legault et Pierre Reid sont témoins de cette brèche antidémocratique importante et n’interviennent pas comme défenseurs du processus de vote démocratique dans l’élection municipale du Grand Montréal ?

D’autant plus incompréhensible qu’ils sont au courant, comme nous, des défis et des résultats des élections fédérales du 20 septembre dernier, soit un taux de participation qui a diminué malgré le vote postal ouvert à tous les électeurs et des exemples de ratés, qui ont découragé des électeurs de voter, notamment dans des districts de Montréal.

Les prochaines élections municipales du 7 novembre n’augurent rien de bon si les règles sanitaires ralentissent le vote comme le 20 septembre dernier pour l’électorat de plus de 70 ans. Si, le 20 septembre dernier, des électeurs de 40 ans sont repartis après 1,5 à 2 heures d’attente, on peut penser que les bulletins de vote de nombreuses personnes de 70 ans et plus ne seront pas dans les urnes non plus.

Est-ce que les résultats dans Montréal et ses arrondissements seront représentatifs de l’électorat de Montréal et validés par un processus démocratique, comme nous en avons l’habitude ?

Je suis bien loin de le croire, et bien étonnée qu’il n’y ait pas plus de tollé au sein de la population pour défendre notre démocratie… une vraie démocratie.

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