Grâce au programme Jeunes et relève municipale de la Fédération québécoise des municipalités (FQM), j’ai eu la chance de participer au dernier congrès annuel de celle-ci. C’est une initiative ouverte aux jeunes de 18 à 35 ans mise sur pied pour « favoriser un dialogue intergénérationnel autour de la politique municipale tout en favorisant la relève ».

Actuellement étudiant à la maîtrise en relations publiques à l’Université Laval, travaillant en politique fédérale et ayant plusieurs proches œuvrant en politique municipale, j’avais l’occasion de découvrir cet univers plus en profondeur.

À l’ombre des ordres fédéral et provincial, la politique municipale est pourtant celle qui a le plus de répercussions dans le quotidien des citoyens : mobilité urbaine, loisirs et culture, aménagement et développement du territoire, sécurité publique, gestion des matières résiduelles, etc. Tout en ne disposant que d’un pouvoir de taxation limitée, les municipalités ne peuvent faire de déficits et doivent affronter des défis énormes face à la rareté des ressources, qu’elles soient humaines, budgétaires et techniques, pour répondre à leurs responsabilités et devoirs envers leurs citoyens.

Lors d’un atelier portant sur la rémunération, j’ai pu constater l’immense charge de travail qui incombe aux maires et aux mairesses qui, en échange, ne récoltent qu’un maigre salaire dans la grande majorité des municipalités au Québec. D’ailleurs – il faut le préciser –, ces personnes n’exercent pas ces fonctions pour s’enrichir. Bien au contraire, elles s’investissent dans leur communauté et c’est leur sens du devoir qui prévaut.

J’ai été estomaqué d’apprendre que des maires et des mairesses gagnent souvent à peine plus (et surtout moins) que moi qui travaille à temps partiel pendant mes études.

Ce qui est frappant, c’est le fossé qui existe entre le salaire perçu et les responsabilités légales et administratives, le nombre d’heures hebdomadaires consacrées aux affaires municipales et les sacrifices imposés à leur famille dans l’exercice de cette fonction. À cela s’ajoutent aujourd’hui l’intimidation, le harcèlement, les menaces et parfois même la violence, issus tant des réseaux sociaux que de leur milieu de vie, rendant cette fonction encore moins attrayante en regard de leur rémunération.

La revalorisation du rôle d’élu municipal ne doit pas uniquement se limiter à une campagne de relations publiques invitant les gens à poser leur candidature lorsque le moment est venu, soit une fois tous les quatre ans.

Elle passe par un respect des électeurs envers ces gens qui les représentent et qui le font très souvent pour de piètres salaires et dans des conditions de réussite difficiles dans plusieurs municipalités du Québec. D’ailleurs, si un candidat promet une réduction du salaire à un poste de maire qu’il convoite, à mon humble avis, il fait preuve d’une méconnaissance de la vie politique municipale et des charges inhérentes qui l’attendent.

Il faut donc développer et promouvoir la politique municipale. Ainsi, nous aurions une présence plus importante de candidatures ayant un savoir, un savoir-faire et un savoir-être pour accomplir les fonctions municipales. Nous pourrions aussi voir plus de jeunes tenter leur chance.

Si vous voulez faire en sorte que votre municipalité soit un milieu de vie actif et attrayant où il fait bon vivre, sachez encourager les personnes qui siègent à vos conseils municipaux et qui remplissent leurs fonctions avec énergie et dévouement, et ce, même si vous n’avez pas voté ou que vous ne voterez pas pour elles. Celles-ci méritent tout notre respect.

Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion