Certains dossiers traînent plus que d’autres. La communication par téléphone portable est devenue l’un des pivots incontournables de nos vies professionnelles et personnelles, l’outil par lequel nos relations avec les autres passent dorénavant largement. Le monde qui s’accélère et la dernière année ont cependant laissé un trop grand nombre de nos régions dans un no man’s land technologique. Je m’étonne encore, en 2021, de parcourir les routes du Québec et de « perdre le signal » en pleine discussion téléphonique.

À l’approche du scrutin fédéral, les formations politiques en lice doivent impérativement proposer une solution pour mettre fin à l’absurdité d’un service de téléphonie cellulaire inégal, défaillant et qui limite le développement de nos régions. Comme pour l’internet haut débit, la solution c’est maintenant.

Le fédéral doit assumer ses responsabilités. Le déploiement de la technologie cellulaire privilégie trop souvent une trajectoire arbitraire et désorganisée. Par exemple, des investissements importants ont été consentis en 2018 pour offrir une couverture de qualité dans Charlevoix qui devait accueillir le Sommet du G7. Le problème devait être résolu. Or, le résultat est tout autre et démontre l’incurie en ce domaine. En effet, des secteurs de Charlevoix sont encore sans service, et une expérience de télémédecine mise en place pour contrer la pénurie de médecins en milieu rural est même en difficulté en raison des problèmes de couverture cellulaire. On le constate, même dans Charlevoix, c’est encore un enjeu non résolu !

Pourtant, des modèles d’intervention existent. L’Opération haute vitesse menée par le gouvernement du Québec est un exemple de vision et de concertation de la part des instances gouvernementales fédérale et québécoise. D’ici septembre 2022, elle permettra de brancher l’ensemble des foyers québécois à l’internet haute vitesse. Il est nécessaire de concevoir pour le cellulaire un programme ambitieux, qui mettra fin aux inégalités qu’on observe. La venue de la 5G est une occasion de faire un grand bond vers une couverture cellulaire adéquate pour l’ensemble des citoyens. La mise aux enchères récente de licences pour les réseaux sans fil 5G est une illustration du danger de répéter les erreurs. Ce type de système favorise souvent le déploiement technologique dans les secteurs à forte densité.

Doit-on rappeler que le réseau cellulaire est de compétence fédérale et que le gouvernement a l’obligation de pallier les lacunes du marché lorsqu’un service est jugé essentiel ? Les sommes récoltées lors de ces mises aux enchères pourraient contribuer à financer le déploiement de la 5G dans des secteurs moins rentables.

Il faut mettre fin à cette iniquité. Comme je le mentionnais précédemment, les activités quotidiennes nécessitent actuellement de recourir au réseau cellulaire, tels l’orientation routière, les livraisons, le commerce en ligne, le télétravail, les soins de santé et les appels d’urgence. Dans ce contexte, les Québécois méritent mieux qu’un service en gruyère. Surtout quand cela affecte la sécurité des citoyens et la vitalité des territoires, plaçant ainsi des limites inacceptables au développement de certains milieux et aux projets mis de l’avant par nos élus.

La relance économique est ardue pour plusieurs entreprises. Elle est aussi inégale sur le territoire. Les enjeux auxquels font face nos entrepreneurs sont inusités. Qu’ils soient du domaine manufacturier, agricole, forestier, touristique ou des services, leurs défis sont énormes. En plus de l’imprévisibilité qu’ils ont dû gérer durant les 18 derniers mois, ils doivent composer avec une problématique de main-d’œuvre qui, déjà présente avant la pandémie, continue de s’accentuer. La robotisation, la requalification de la main-d’œuvre et l’accueil de nouveaux arrivants sont autant de solutions, mais aussi des défis auxquels ils font face. En assurant à chaque citoyen un signal cellulaire de qualité partout sur le territoire, le gouvernement du Canada améliorera de beaucoup la situation des entreprises, que ce soit pour leurs activités ou pour garantir à leurs employés des conditions de vie égales à celles dont nous sommes en droit de nous attendre partout au Québec.

Les partis politiques doivent se positionner sur cet enjeu majeur, et démontrer leur audace et leur sens des responsabilités. Aussi, nous inviterons tous nos collègues préfètes et préfets, mairesses et maires, conseillères et conseillers, à l’approche du scrutin du 20 septembre, à interpeller les candidats dans leur circonscription et à leur demander de décrire ce qu’ils proposent pour régler ce problème et assurer la couverture 5G partout sur le territoire.

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