En réaction à la lettre du professeur Patrick Provost, « Institution universitaire à vendre : le cas de l’Université Laval », publiée le 29 juillet

Nous souhaitons réagir et apporter quelques précisions à propos de la lettre1 publiée par le professeur Patrick Provost. En février 2021, le Conseil universitaire de l’Université Laval adoptait un Énoncé sur la protection et la valorisation de la liberté d’expression. En vertu de cet énoncé, le professeur Provost est tout à fait en droit d’exprimer son opinion sur l’évolution de l’université. Cependant, des éléments soulevés dans ce texte méritent certaines clarifications.

À l’instar de toutes les universités québécoises et canadiennes, l’Université Laval a développé au fil des ans des liens avec divers acteurs de la société. Afin d’accroître notre capacité de recherche et de mieux répondre aux grands enjeux de la société, nous avons choisi d’établir des partenariats avec des entreprises, des organisations gouvernementales et non gouvernementales. Cette approche partenariale nous permet d’accéder à des leviers financiers au service de la recherche et de l’enseignement. Elle permet également aux étudiantes et étudiants de parfaire leur formation par une expérience de travail liée à leur domaine d’études. Les partenariats permettent aussi de jouer un rôle de médiateurs scientifiques dans des enjeux suscitant parfois la controverse.

Les acteurs de la société manifestent leur réciprocité envers les universités par la philanthropie ou l’octroi de commandites pour des pavillons ou encore des infrastructures. Ces commandites sont régies par des règles très strictes, et la protection de l’indépendance de notre corps professoral est préservée en tout temps. Nos professeures et professeurs sont entièrement libres d’exercer leur mission d’enseignement et de recherche avec une liberté académique complète.

Le cœur et la raison d’être de l’Université Laval reposent sur cette liberté académique, un concept cher, indispensable, et enchâssé dans nos conventions collectives.

Dans le même esprit, notre université compte sur l’expertise de pointe de nombreux titulaires de chaires de recherche et d’enseignement, dont certaines comportent des partenaires publics ou privés. Ce type de collaboration fait partie du paysage des universités canadiennes, et ce, depuis de nombreuses années.

Or, toute chaire découle d’un processus de création rigoureux. Les projets de chaire sont lancés par des professeurs, discutés et agréés en assemblée départementale et facultaire. La contribution des partenaires, privés ou publics, est encadrée de façon à protéger, en tout temps et en toutes circonstances, l’indépendance et la liberté académique du corps professoral et des équipes de recherche.

Toutes les activités de recherche à l’Université Laval sont assujetties à notre Politique sur la conduite responsable en recherche, en création et en innovation et notre Politique sur les conflits d’intérêts en recherche, en création et en innovation. Ces politiques, accessibles au public, abordent sans détour les thèmes de l’intégrité en recherche, des conflits d’intérêts, de la gestion de la recherche, des publications et diffusions, du climat de travail et de la gestion des manquements en recherche.

L’Université Laval ne vit pas dans une tour d’ivoire. Elle mobilise des communautés de recherche et étudiante engagées dans le milieu et motivées à résoudre les grands défis de société. Pour avoir une incidence sur nos collectivités, nous devons aussi reconnaître l’apport des acteurs, des leaders et des partenaires de la société.

Nous avons fait le choix, conscient et volontaire, de nous impliquer, comme université, sur le plan de la recherche partenariale pour permettre un meilleur arrimage avec les besoins réels de la société. Nous avons accompagné cette décision de politiques robustes et de balises claires afin de protéger l’intégrité de nos activités de recherche et d’enseignement.

Nous sommes fiers, à l’Université Laval, d’être une université engagée dans la société, et nous sommes heureux de notre leadership en conduite responsable en recherche.

1. Lisez « Institution universitaire à vendre : le cas de l’Université Laval », publié le 29 juillet Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion