Le 15 juin est la Journée de sensibilisation à la maltraitance des personnes âgées. C’est l’occasion pour nous tous et toutes de se rappeler que la pandémie de COVID-19 a été une épreuve pour nos aînés.

Souvent laissées à elles-mêmes ou négligées, les personnes âgées ont souffert de l’isolement et du manque de soins. On aurait tort de croire, cependant, que cette triste situation est apparue dans les 18 derniers mois.

Nos membres qui œuvrent dans les résidences privées pour personnes âgées et dans les CHSLD voient la détresse dans les yeux de nos parents et de nos grands-parents depuis fort longtemps. Ce personnel dévoué et compétent constate que ladite maltraitance est trop souvent institutionnelle.

Par institutionnelle, je veux dire par là que les décisions qui ont été prises au cours des dernières années et des dernières décennies par des gouvernements et des dirigeants d’entreprises sont à l’origine de certains problèmes graves, qui nous ont explosé au visage depuis mars 2020.

Combien de fois ai-je entendu de la part de nos membres qu’il n’y avait pas assez de personnel autour de nos personnes âgées ; que les ratios soignants/aînés sont à revoir et que les conditions dans ce secteur d’activité incitent les salariés à quitter la profession ou à ne pas y faire carrière ?

On apprenait récemment que la ministre responsable des Aînés et des Proches aidants, Marguerite Blais, avait l’intention de présenter un projet de loi visant à renforcer la lutte contre la maltraitance envers les aînés. On sait cependant que depuis fort longtemps, les travailleurs et les travailleuses qui prennent soin des aînés sont imputables et sanctionnés par la loi lorsque s’ils sont reconnus coupables de maltraitance. Maintenant, ne devrait-il pas en être de même pour les gestionnaires d’établissements et les élus qui ont mis en place des politiques favorisant les graves lacunes institutionnelles qui provoquent cette maltraitance ?

Après tout, ce ne sont pas les femmes et les hommes qui donnent les soins qui ont transformé certains établissements en usines pour personnes âgées. Bref, ne devrait-on pas punir l’incurie politique au même titre que l’incompétence ou la malveillance individuelle ?

Aujourd’hui, nous avons une occasion de discuter ouvertement de la maltraitance vécue par nos personnes âgées. Nos parents et grands-parents, ceux et celles qui ont bâti notre pays, méritent qu’on crève l’abcès une fois pour toutes.

* Le syndicat des Teamsters représente les intérêts de plusieurs milliers de travailleurs et de travailleuses dans le réseau d’hébergement privé pour aîné(e)s.

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