En réponse au texte de l’ex-ministre de la Justice Paul Bégin, « Bilinguisme à la Cour du Québec : Jolin-Barrette doit maintenir sa position »*, publié le 16 mars

Le texte de l’ex-ministre de la justice Paul Bégin m’interpelle au plus haut point, non seulement comme juriste, mais aussi en raison du fait qu’il a comme origine le poste de juge à pourvoir à Longueuil à la suite de mon départ à la retraite.

L’ex-ministre y va d’une interprétation purement légaliste de certains textes législatifs. Mais que fait-il du principe de justice fondamentale du droit d’être entendu (audi alteram partem) ? Le droit d’être entendu, c’est aussi le droit d’être bien compris et de bien comprendre. M. Bégin devrait connaître l’importance absolument vitale de la qualité des communications entre le juge, les parties, leurs avocats et les témoins.

C’est de là qu’origine la nécessité que certains juges aient une connaissance appropriée de la langue anglaise. À ce que je sache, c’est tout ce que demande la juge en chef Lucie Rondeau.

Celle-ci constate les besoins sur le terrain, elle les évalue et les formule au ministre de la Justice, qui doit les prendre en considération tel que l’énonce l’article 7 du Règlement sur le processus de sélection des candidats à la fonction de juge de la Cour du Québec […].

Par ailleurs, l’ex-ministre reconnaît-il qu’une des composantes essentielles de l’indépendance judiciaire est, précisément, l’indépendance des tribunaux en tant qu’institution, et ce, relativement aux questions d’ordre administratif lorsque ces dernières ont un effet direct sur l’exercice des fonctions judiciaires ?

N’est-ce pas précisément ce dont il s’agit ici : assurer que l’administration de la justice, au quotidien, soit au diapason des besoins réels des justiciables ? Ces derniers ne sont-ils pas les principaux intéressés ? Ne sont-ils pas ceux qui devraient avoir le dernier mot ?

Lisez « Jolin-Barrette doit maintenir sa position »

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