Le matin du 13 mars 2020, je ne pensais pas que ce serait la fin pour moi. Je me suis levé comme d’habitude très tôt pour aller enseigner à 8 h. En terminant le cours, j’ai lancé à la blague que je venais peut-être de donner mon dernier cours à vie à des élèves en présence.

Je ne croyais pas si bien dire. L’après-midi, le gouvernement a annoncé le confinement et la fermeture de tous les cégeps. Je n’ai plus jamais revu d’élèves en présence depuis et je n’en reverrai jamais puisque j’ai pris ma retraite le 13 janvier dernier.

J’ai bien donné des cours à distance. Mais ce ne fut jamais comme l’enseignement en classe pendant les 30 années précédentes.

Je n’ai pas connu la période de transition de fin de carrière classique puisque la rupture a été totale et immédiate.

J’ai vécu le confinement comme une mort subite dans ma vie de professeur.

Maintenant à la retraite, je regarde cette dernière année avec le regret de ne pas avoir accompli jusqu’à la fin ma carrière d’enseignant en présence d’élèves.

Je ne regrette pas les corrections, mais le contact avec des élèves qui aura été pour moi le meilleur stimulant en tant que professeur et en tant qu’être humain.

J’aurais aimé dire au revoir sereinement à toutes ces années auprès des jeunes qui vont construire la société de demain.

Aujourd’hui, afin de célébrer l’évènement, je vais aller me promener pour digérer ce moment de nostalgie en faisant un pied de nez au virus qui, au moins, ne m’aura pas empêché de vivre à distance avec les êtres que j’aime, ma famille et mes amis.

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