La chronique de Patrick Lagacé publiée le 13 août, « QAnon, kessé ça ? », a inspiré cette réponse d’Anne-Marie Caron.

Faites vos propres recherches. Cette phrase, qui ne l’a pas entendue ? Elle est plus que jamais présente dans les médias sociaux, dans les interactions, les forums et jusque dans les médias…

Mais, comment dire ? Ne faites pas vos propres recherches. Du moins, pas sans vous protéger un minimum contre une arme que peu de gens comprennent bien : les algorithmes.

Voyez-vous, « faites vos propres recherches » est un piège. En lançant une recherche au sujet de QAnon, par exemple sur Google, vous effectuez une requête qui envoie malgré vous un signal « aux internets » que vous vous intéressez aux théories de la conspiration. Que ce soit le pizzagate, la 5G ou la COVID-19, prenez garde aux sources que vous consultez. Puisque votre moteur de recherche est puissant, il saura retracer pour vous des contenus obscurs validant votre point de vue plutôt que de vous aider à le nuancer.

C’est ce que font les algorithmes. Ils peuvent, bien malgré vous, ne vous montrer qu’un seul côté du miroir où tout le monde partage « en apparence » votre point de vue. Ça mène inévitablement à des dérapages et à des discours qui pourraient éventuellement mettre notre démocratie en danger.

Si vous êtes curieux de savoir comment les algorithmes fonctionnent, je suggère la série du New York Times, « Rabbit Hole ». C’est une balado (en anglais) qui rapporte sous forme de témoignages la chronologie d’évènements ayant mené YouTube, les algorithmes et le discours d’influenceurs à manipuler l’idéologie et le discours des jeunes.

Certains créateurs de contenus démagogiques ont bien compris l’importance des stratégies marketing employant des mots-clés pour favoriser leur référencement dans les moteurs de recherche. Ils arrivent ainsi à influencer les opinions et, malheureusement, dans certains cas, à les manipuler. C’est certes une nouvelle façon de communiquer avec les masses, mais dans l’intérêt de qui et pourquoi ? Pour l’instant, les intérêts d’individus comme les adeptes de QAnon semblent surtout démagogiques et bien égocentriques.

Une piste de solution ?

Lorsque vous souhaitez en apprendre plus sur des sujets clivants et épineux, effectuez vos recherches dans des navigateurs comme Google Chrome, mais en mode privé. Vous pouvez également désactiver les options de ciblage personnalisé sur Facebook. Mais surtout, n’oubliez jamais de porter un regard critique sur ce que vous voyez ou lisez, car plus que jamais, rien n’est le fruit du hasard !

Lisez « QAnon, kessé ça ? »

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