En réponse au texte d’Eve Paré et de Marjolaine De Sa, « Les hôteliers lancent un SOS ! », publié mercredi*

Membres de l’industrie hôtelière, suivant une lettre ouverte signée par deux associations hôtelières et publiée dans La Presse, j’aimerais, en premier lieu, vous réitérer mon soutien et mon engagement entiers en ces moments éprouvants.

Je sais que les moments que vivent les entrepreneurs du secteur hôtelier sont extrêmement difficiles. Que la baisse d’achalandage est criante dans les grands centres urbains. Nous convenons tous que la reprise des activités touristiques, et plus précisément du tourisme international, n’est pas pour demain. Je vous sais également solidaires de vos confrères et consœurs d’autres secteurs de l’industrie qui, tout comme vous, font le dynamisme et la réputation de notre destination.

En fait, en ces temps de crise, nous partageons tous le même objectif : celui de préserver notre capacité d’accueil et l’attractivité qui nous valait une croissance ininterrompue au cours des années qui ont précédé cette terrible pandémie.

Cette crise mondiale a et aura un impact sans précédent sur la fréquentation touristique, ici comme partout dans le monde. Les mesures sanitaires mises en place afin de contrer la pandémie (et sauver des vies, rappelons-le toujours) touchent toutes les régions du monde. Celles-ci ont toutes enregistré une forte baisse des arrivées de touristes durant les huit premiers mois de l’année : de l’Asie-Pacifique, avec une baisse de 79 %, jusqu’aux Amériques, avec une baisse de 65 %. Nous sommes devant une crise qui dépasse, et de loin, la crise économique de 2008-2009.

Un plan robuste

Il fallait prendre le taureau par les cornes. Sans attendre, dès le mois de mars, j’ai travaillé de près avec les acteurs de l’industrie pour élaborer un plan de soutien – avec le résultat que le Québec a été la première province au Canada à dévoiler un ensemble de mesures qui dépassent, encore à ce jour, tout plan présenté par les autres provinces. Il ne s’agissait pas d’un plan de communications, mais bien de plus de 753 millions bien réels et mis au service de l’ensemble de l’industrie touristique.

Ce plan comprend effectivement une part importante de prêts, qui constituent le moyen le plus rapide de répondre au besoin urgent et vital de liquidités des entreprises. Ce plan comprend également de l’aide directe offerte sous diverses formes : 25 millions afin de soutenir les PME touristiques dans toutes les régions ; près de 14 millions sous forme d’un remboursement de la taxe sur l’hébergement payée au premier trimestre ; une subvention sous forme de pardon de 25 % jusqu’à hauteur de 100 000 $ par établissement pour chaque prêt contracté au PACTE-Tourisme. Ainsi, le propriétaire de cinq établissements pourrait obtenir un demi-million de dollars publics sous forme d’aide directe à partir de ses prêts.

Cela étant dit, je souhaite que le dialogue se poursuive avec les associations et les entrepreneurs afin d’apporter des améliorations aux programmes existants. Nous y travaillons présentement.

Un soutien additionnel, sous forme d’aide directe, est également possible. Mais entendons-nous sur la nécessité, dans un contexte aussi volatil que celui de la COVID-19, de faire des gestes en séquence et de prendre en compte les besoins évolutifs de l’ensemble de l’industrie. Car sans écosystème pour l’alimenter, le secteur hôtelier tournera à vide au sortir de la crise.

Mon devoir est envers toutes les femmes et tous les hommes qui vivent du tourisme et le font vivre. Mon devoir est aussi envers tous ces citoyens qui, partout au Québec, jouissent des retombées économiques, culturelles et communautaires des projets touristiques locaux. Mon devoir, enfin, est de continuer de travailler avec vous tous pour que nous sortions forts d’une crise qui nous aura pliés, mais pas rompus.

* Lisez « Les hôteliers lancent un SOS ! »

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