En réponse à la chronique de Patrick Lagacé, « Le CHOI de désinformer », publiée le 29 septembre.

Le 29 septembre dernier, Patrick Lagacé a écrit que j’« invit [e] régulièrement des négationnistes de la pandémie […] pour commenter la pandémie. Et en nier les effets. »

Ce survol abracadabrant siège à des années-lumière de la réalité. En aucun temps dans mon émission n’ai-je laissé libre cours, de près ou de loin, à quelconque mystification hallucinante du style complotiste ou quelconque bouillie de puces, de tours 5G ou autre baratin indigeste.

Ken Pereira – auparavant chroniqueur – n’a jamais sur nos ondes versé de près ou de loin dans un quelconque délire négationniste de la réalité pandémique et n’a jamais livré de récits tordus d’Illuminati tirant les ficelles de la COVID-19 en coulisse ou autres sottises de cet acabit.

La pandémie existe bel et bien. Tout comme les conspirationnistes, d’ailleurs, que j’ai vertement critiqués trois fois plutôt qu’une dans des chroniques aux titres évocateurs comme « Conspirationnistes : c’est du délire… beaucoup de dérapages » et « Complotistes : le confinement a amolli les cerveaux ».

En aucun temps n’ai-je contribué de près ou de loin à porter ombrage aux mesures sanitaires en vigueur.

Dès la première semaine d’avril, je faisais la promotion du couvre-visage auprès des auditeurs. Cette même semaine, plusieurs centaines d’auditeurs en avaient commandé auprès de la Boutique de Caroline, que j’avais reçue en ondes. C’était au moment même où Horacio Arruda niait pourtant encore l’utilité du port du couvre-visage.

Patrick Lagacé écrit que les conspirationnistes « parlent aux micros d’animateurs qui, par ailleurs, minent la crédibilité d’experts qui ont passé leur vie professionnelle dans le domaine de la science et de la santé ». Plusieurs scientifiques ont pourtant accepté volontiers de venir partager leur savoir à mon émission depuis avril dernier. L’ex-ministre de la Santé, Yves Bolduc, s’est prêté au jeu à plusieurs reprises à titre d’expert pour répondre aux questions du public. Je fus l’un des premiers à donner la parole au président de l’Association des pédiatres, le DMarc Lebel, sur la santé mentale des enfants très tôt en 2020. L’ont rejoint plus tard le DGilles Julien, la psychoéducatrice Sarah-Ursula Therrien, le physicien Normand Mousseau, le docteur en neurosciences Joël Monzée et le professeur Jean-François Toussaint, pour ne nommer que ceux-là.

Aux toutes premières heures de la pandémie, notre chroniqueur vedette Michel Morin s’est déclaré ouvertement en faveur du port du masque. Bien avant plusieurs chroniqueurs du Québec.

Les ministres Christian Dubé, Pierre Fitzgibbon, Jean-François Roberge, Eric Girard et Geneviève Guilbault ont aussi accepté de venir répondre à mes questions non complaisantes, et même, pour certains, à quelques reprises.

La COVID-19 existe. Elle est réelle. Tout comme ses effets pervers. Les effets d’une gestion de plus en plus erratique, à mon humble avis. Il y a plusieurs angles morts laissés en plan par la machine que j’entends continuer d’explorer. Avec mon style à moi, inquisiteur et curieux, sarcastique et ironique et, certes, un tant soit peu abrasif.

Certains diront qu’on pousse le bouchon un peu fort par moments. Avec quatre heures par jour de radio en direct, cela arrive sans doute parfois. Je ne prétends pas être parfait. Je comprends toutefois fort bien les responsabilités qui viennent avec un micro. La responsabilité de respecter la loi tout comme celle de porter la voix des gens.

Chaque jour, des dizaines d’auditeurs se confient, partagent leurs angoisses et leurs appréhensions. Travailleurs de la santé, camionneurs, mères de familles monoparentales, ados, enseignants, commis d’épicerie, entrepreneurs, restaurateurs. Des gens qui ont une histoire. De maladie mentale, de faillite, de détresse, d’interventions chirurgicales reportées, de dépression, de décrochage. Je suis le père de deux ados en quête de motivation scolaire et sportive depuis six mois. Je suis aussi un fils. Mon père, sédentaire, cardiaque, a connu un déclin accéléré lors du confinement printanier. Il est mort le 19 juillet dernier.

L’animateur que je suis n’évolue pas dans une sphère désincarnée.

Si les médias ne portent plus les questionnements de la population, qui le fera ? N’est-ce pas là justement la raison d’être du journalisme ?

« Je suis pour la diversité des voix. Je suis pour une diversité de médias. Une démocratie est forte avec plusieurs médias, qui comptent plusieurs types de voix, qui offrent une palette d’idées, qui alimentent différents débats », clame le chroniqueur. Là-dessus, ma pensée ne peut rejoindre davantage celle de Patrick Lagacé. Et je partage assurément sa conclusion. Il serait dommage de museler l’une des rares antennes qui proposent encore à ce jour une palette d’idées différentes du discours médiatique dominant.

> Lisez « Le CHOI de désinformer »

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