Plusieurs citoyens de Laval expriment leurs inquiétudes par rapport au projet Île Gagnon–Place Sainte-Rose (projet IGSR), notamment en ce qui a trait au risque de la perte d’une zone naturelle dans l’île Gagnon par la construction de nouvelles infrastructures.

En effet, un projet de donner une affectation « protégée » à l’île plutôt qu’« urbaine » était déjà sur la table en 2016, en raison notamment de sa grande proximité avec le refuge faunique de la Rivière-des-Mille-Îles. Or, selon le projet du promoteur, l’île pourrait désormais accueillir un hôtel 5 étoiles, un spa, 660 condos et un nouveau pont.

Le promoteur a précisé qu’il désire que le projet soit écoresponsable, entre autres par l’ajout de conifères et de toits verts, par la construction de condos plutôt que de maisons unifamiliales et par le maintien d’une bande riveraine obligatoire de 15 mètres d’arbres entre les habitations et la rive. Malgré tout, de nombreuses craintes au niveau environnemental persistent, au point où le Conseil régional de l’environnement (CRE) de Laval s’est prononcé contre le projet.

Le maintien du couvert végétal est essentiel à la santé

La grande région de Montréal gagnerait à préserver son couvert végétal en raison de ses nombreux bienfaits pour la santé humaine. En effet, les bénéfices des espaces verts sur la santé ne sont plus à démontrer : réduction des polluants atmosphériques, lutte contre les îlots de chaleur, réduction du bruit, espace propice à l’activité physique et diminution du stress n’en sont que des exemples. Les arbres sont également essentiels pour mitiger les impacts de la production des gaz à effet de serre (GES), surtout à proximité des grands centres. Alors que les prévisions montrent que la population de Laval ira en augmentant et alors que les canicules sont déjà de plus en plus fréquentes, le maintien des espaces verts accessibles à la population doit être une priorité.

Réduire la circulation automobile et la production de GES

Le promoteur stipule qu’une étude a démontré un impact minimal du projet IGSR sur la circulation automobile. Cependant, des inquiétudes demeurent toujours par rapport à la production locale de GES et d’autres polluants atmosphériques qui pourraient augmenter en raison de la venue de 660 condos et d’un lieu de villégiature dans l’île Gagnon, sans compter les centaines d’unités d’habitations projetées pour la Place Sainte-Rose. Sans un plan précis de transports actifs et en commun accompagnant ce projet, l’augmentation du parc automobile de ce secteur est inévitable, dépassant davantage la capacité de mitigation du couvert végétal.

Les espaces verts sont cruciaux pour la santé et doivent être une priorité pour les villes ayant à cœur le bien-être de leurs citoyens.

Comme professionnels de la santé, nous souhaitons nous assurer que la Ville de Laval prendra en compte la santé de sa population dans les grands projets qui sont proposés sur son territoire, entre autres le projet IGSR. La protection de la santé humaine passe par la protection de la santé de l’environnement.

Le promoteur doit démontrer que les bénéfices de son projet dépassent ceux d’un secteur protégé dans l’île Gagnon. Autrement, la Ville pourrait, par exemple, envisager de récupérer l’île Gagnon pour la protéger davantage. Le rôle central des espaces verts urbains pour le bien-être de tous doit être respecté.

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