La sempiternelle question du prix des vins, bières et spiritueux offert par la Société des alcools du Québec (SAQ) suscite toujours beaucoup de passion chez nous.

La perception populaire tend à laisser croire que les Québécois payent plus cher qu’ailleurs. Pourtant, la SAQ occupe depuis deux ans le premier rang en matière de prix parmi les Liquor Boards du Canada. Qui plus est, la très grande majorité de ses produits se vendent moins cher que partout ailleurs en Amérique du Nord.

On le voit bien, certains mythes ont parfois la vie dure. Mais qu’en est-il de la réalité ?

A3 Québec est une association regroupant 69 agences de vins et spiritueux. Les agences contribuent positivement au dynamisme de l’industrie des vins, bières et spiritueux. Elles analysent les tendances du marché, les interprètent en fonction des goûts des consommateurs et effectuent la promotion des produits qu’elle représente auprès des détaillants et des consommateurs.

Les agences travaillent conjointement avec la SAQ et poursuivent un objectif commun : permettre aux Québécois de profiter à un juste prix d’un immense choix de vins, bières et spiritueux de qualité provenant de partout dans le monde. Les agences membres d’A3 Québec représentent 97 % des ventes effectuées dans le réseau des succursales de la SAQ, soient plus de 3,6 milliards de dollars au détail.

Qu’est-ce qui influence le prix du vin ?

Le coût d’une bouteille de vin peut varier d’une province à l’autre, tout comme on constate des différences entre le Québec et nos voisins du Sud. Les conditions de marché, le taux de change, la taxe de vente, notamment, peuvent exercer un impact important sur le prix.

Ne perdons pas de vue non plus que le vin, la bière et le spiritueux en succursale sont des produits agricoles au même titre que les fruits et légumes que l’on se procure dans nos épiceries. Et tout comme ces produits d’alimentation, les prix peuvent fluctuer et notamment être influencés par les variations climatiques. Quand les oranges gèlent en Floride, elles vont forcément se vendre plus cher. Si la grêle s’abat sur un vignoble, le coût de votre bouteille sera certainement plus élevé.

Pourtant, il ne viendrait à personne l’idée de dénoncer publiquement le commerçant qui vend ses agrumes à fort prix. Mais il est généralement de bon ton de s’attaquer à un monopole d’État pourtant régi par les lois du commerce international qui les encadrent sévèrement.

La SAQ propose dans ses succursales un éventail de quelque 14 000 produits provenant de plus de 80 pays grâce à ses relations avec 3000 fournisseurs. Pas étonnant alors que ses clients reconnaissent la qualité de son portefeuille de produits, comme le démontre une étude de notoriété réalisée en 2019. Une telle variété procure des produits de qualité aux consommateurs au même coût, et ce, sur l’ensemble du territoire québécois.

Le juste prix

En raison de son rôle, A3 Québec est à même de constater que les représentants de la SAQ sont des négociateurs redoutables. Ils cherchent toujours à obtenir le meilleur prix pour leurs clients. La SAQ ne décide pas seule de hausser le prix d’une bouteille de vin. Le producteur joue un rôle clé dans cette négociation. Et c’est au terme de celle-ci que l’augmentation du coût est déterminée. Ce n’est donc pas la SAQ qui soudainement décide d’accroître le prix d’un produit.

Il sera d’ailleurs intéressant d’observer comment le marché réagira à la pandémie. Qu’arrivera-t-il aux énormes surplus que l’on voit s’accumuler un peu partout dans le monde ? Est-ce que les prix monteront ou baisseront ? Il est encore trop tôt pour le dire.

En attendant, on peut du moins saluer la décision de la présidente et chef de la direction de la SAQ, Catherine Dagenais, de reporter la hausse prévue en mai en raison de la crise et d’absorber le coût de la taxe d’accise ainsi que du taux de change. Bénéfique pour les consommateurs, cette décision a néanmoins des répercussions financières importantes sur les producteurs qu’il faudra prendre en compte tôt ou tard.

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