La COVID-19 s’immisce dans tous les aspects de nos vies. L’actualité sanitaire, financière, sportive, culturelle et bien évidemment politique se décline sur nos écrans au rythme de la propagation du virus.

Devant l’inconnu, de nombreuses inquiétudes surgissent concernant nos emplois ; pour certains, ce sont les craintes légitimes sur la façon de l’exercer qui peut sembler inappropriée compte tenu des risques de propagation, pour la plupart, c’est le risque de perdre cet emploi pour un temps, voire pour toujours.

Nos leaders politiques sont au-devant de l’actualité, ce sont eux d’abord qui ont le fardeau de susciter l’adhésion de la population aux nouveaux modes de vie qu’impose la menace sanitaire. Tous les dirigeants, au premier chef les leaders économiques, partagent aussi une responsabilité à cet égard. Leurs préoccupations sont forcément différentes, mais leurs employés, leurs clients, leurs fournisseurs doivent néanmoins les savoir en contrôle. Ils ne s’attendent pas à ce qu’ils aient déjà toutes les solutions, mais qu’ils soient attentifs au contexte changeant, consciencieux et prêts à prendre les décisions. En temps de crise, le premier ingrédient d’une communication pertinente, c’est d’abord d’être là.

En temps d’inondation, de verglas, ou de propagation de virus, les décideurs politiques le savent, il faut être présent. Le premier ministre Legault en fait en ce moment une démonstration exemplaire. Appuyé quotidiennement de la science en la personne du Dr Horacio Arruda, ce n’est plus le chef d’un parti politique, mais celui de la nation qui nous suggère fortement, mais respectueusement de participer au combat. On nous explique les motivations des décisions tout en reconnaissant les contraintes et les perturbations qu’elles nous imposent. L’empathie est essentielle pour susciter l’adhésion.

Une responsabilité pour tous les dirigeants

L’avenir d’une société ne repose pas sur la seule classe politique. Devant la transformation qu’appelle la crise actuelle, tous ceux qui dirigent une entreprise, un service ou quelque groupe que ce soit doivent assumer cette même responsabilité de répondre rapidement et avec aplomb aux nouveaux défis.

Pour renforcer le sentiment d’être au contrôle de la situation, la direction doit assurer une présence constante et éviter de multiplier le nombre de porte-parole.

Une communication régulière et par la même personne s’impose. Il ne s’agit pas toujours d’annoncer des mauvaises nouvelles. Dire merci à ceux qui assument plus de travail est tout aussi important.

Les dirigeants doivent partager un message clair, qui apporte plus de réponses que de questions. Évidemment, comme la situation évolue au jour le jour, ceux qui sont visés par la communication acceptent une part d’inconnu. En présentant les orientations avec humilité et en reconnaissant les implications individuelles qu’elles comportent, les dirigeants susciteront davantage l’adhésion. Même avec des effets regrettables sur nos habitudes quotidiennes, une décision bien expliquée peut devenir une source de réconfort. Les mises à pied ont des effets cruels sur la vie des travailleurs et affectent les sous-traitants, les clients et les fournisseurs. Par contre, lorsqu’elles sont effectuées pour assurer la survie de l’entreprise et permettre à chacun de pouvoir espérer revenir dans l’équipe, elles deviennent un peu plus humaines.

Enfin, les dirigeants doivent savoir refléter l’intérêt commun. La communication doit dépasser l’intérêt personnel du dirigeant ou de l’entreprise. Comme M. Arruda pour M. Legault, le dirigeant qui peut compter sur l’analyse d’un tiers dans la prise de décision et dans sa communication saura mieux démontrer l’objectivité de l’orientation et sa valeur collective.

Les dirigeants de tous les niveaux font face à de grandes responsabilités en temps de crise et il n’y a pas de baguette magique.

Ce qui est certain, c’est que vos employés, clients et fournisseurs doivent vous savoir en contrôle, cela implique une obligation de communiquer.

D’abord, il faut assurer une présence soutenue pour définir la crise, nommer les impacts sur l’organisation et exposer les orientations. En temps ordinaire, on ne manque pas de raisons pour reporter les décisions et pour éviter les annonces. On se dit souvent qu’il faut attendre le bon moment. Devant la COVID-19, le bon moment, c’est maintenant.

Ensuite, il faut accepter la réalité et dire la vérité. Pour rallier aux choix proposés, le dirigeant doit exposer clairement et humblement les motivations qui les soutiennent, reconnaître les effets perturbants qu’elles entraîneront et élever l’entreprise au-delà de l’intérêt des dirigeants.

Enfin, tous les leaders, politiques ou autres doivent nous faire voir la lumière au bout du tunnel. Cette crise passera, elle pourrait être plus longue qu’on ne le dit présentement, mais elle passera. À l’occasion de leurs communications, ils ne doivent pas perdre de vue de partager l’espoir. Nous en aurons besoin.

Face à la crise actuelle, les décideurs politiques du Québec et du Canada n’ont pas tous les leviers. Ils donnent les grandes orientations, mais doivent pouvoir compter sur la collaboration de tous pour ajouter leurs efforts à la cause. Les dirigeants, ceux d’une grande entreprise privée comme ceux d’un petit service public, doivent répondre présents, s’inspirer des bonnes pratiques décisionnelles et communicationnelles, et contribuer à faire naître la confiance et l’espoir.

Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion