Il y a des moments qu’il n’est pas possible d’oublier. Des journées qui resteront gravées dans notre mémoire à jamais.

Le 11 septembre 2001 a été doublement marquant pour moi. À l’instant où la première des deux tours du World Trade Center s’effondrait, je rencontrais Jacques Ménard, alors président de la BMO, à titre de PDG du Y des femmes.

C’est ainsi que nous avons regardé ensemble les images diffusées en direct sur le téléviseur de son bureau. Malgré l’immense inquiétude qui régnait en raison de la présence d’employés de Nesbitt Burns à New York, M. Ménard avait respecté son engagement, m’avait reçue avec bienveillance et accordé toute son attention. Il y a des évènements, mais surtout des gens qu’il n’est pas possible d’oublier.

À Centraide du Grand Montréal, nous avons eu le grand privilège d’avoir M. Ménard à nos côtés pendant plus de 28 ans.

Il a été coprésident d’une campagne de collecte de fonds, fondateur du Cercle des leaders, membre du conseil d’administration, et un bénévole des plus dévoués. Il a toujours été présent pour nous conseiller, nous épauler ou nous représenter, et était maître pour rallier les gens à l’importance de s’engager dans sa communauté.

L’an dernier, lorsque M. Ménard a reçu le prix Michèle Thibodeau-DeGuire, notre prix le plus prestigieux, il nous disait : « Mon expérience au sein de Centraide m’a mené à jeter un nouveau regard sur ma communauté, à voir les nombreux défis des familles et des jeunes. » Il était profondément touché par le sort injuste réservé aux jeunes issus de milieux pauvres. Sensible aux difficultés scolaires rencontrées par ces jeunes, il deviendra l’instigateur du Groupe d’action sur la persévérance et la réussite scolaires.

Si M. Ménard a été présent avec nous toutes ces années, c’est qu’un lien solide nous unissait, soit le désir de contribuer à la réussite scolaire des jeunes afin de leur offrir un avenir meilleur et de briser le cycle de la pauvreté dans notre collectivité.

Il percevait la valeur et le potentiel de notre jeunesse et avait mobilisé l’engagement des gens d’affaires, du gouvernement, des établissements scolaires et des différents regroupements d’organismes autour d’un objectif ambitieux : celui d’atteindre un taux de diplomation aux études secondaires de 80 % d’ici 2020. Cet objectif a été réalisé dans le Grand Montréal l’an dernier grâce au leadership rassembleur de M. Ménard.

Nous avons été les témoins de son grand humanisme, de sa vision et de son excellente capacité d’écoute. Il était d’une générosité sans bornes malgré une carrière exigeante, un horaire chargé et de nombreux engagements dans sa communauté. Il a offert de son précieux temps par conviction, sans jamais rien demander en retour.

Nous nous consolons d’avoir pu lui démontrer l’an dernier notre attachement et notre reconnaissance en lui remettant notre prix. Cette photo en est un beau souvenir.

Sa grande contribution au développement de Centraide du Grand Montréal et à l’épanouissement de nos jeunes est un héritage inestimable que nous chérirons tous longtemps.

Merci, monsieur Ménard !

Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion