« Pauvre Jean Charest ! », s’est exclamée Sylvie Fréchette au lendemain de l’annonce du désistement de son candidat à la direction du Parti conservateur du Canada (PCC).

Faisait-elle référence à l’inacceptable atteinte à la crédibilité de l’Unité permanente anticorruption (UPAC), par Jean Charest, à propos du financement illégal du Parti libéral du Québec (PLQ) ?

Marc Tanguay, actuel leader de l’opposition, prend le relais de l’avocat de son ex-chef et demande, à son tour, à l’UPAC de conclure (ou d’y mettre fin) l’enquête Mâchurer, ignorant les obligations éthiques de la séparation des pouvoirs.

Dominique Anglade, en piste pour la direction du PLQ, propose de tourner la page sur l’ère Charest et de travailler « au renouveau » du PLQ qui serait ailleurs, selon elle. Effacer l’ardoise serait tellement facile !

Yolande James qui, à l’émission Les ex, tente de justifier l’injustifiable. Même Gaétan Barrette se permet de jouer les vierges offensées par « la partie de pêche » de l’UPAC.

Mais à quel phénomène inexplicable doit-on attribuer cette adoration inconditionnelle et intemporelle des libéraux à l’égard de Jean Charest, malgré toute la toxicité qu’il traîne, pour la marque de commerce du PLQ et celle dont il aurait contaminé le PCC ?

On connaît tous les talents de prestidigitateur de Jean Charest, qui aura su tourner à son avantage les travaux de la commission Bastarache, éviter de comparaître publiquement devant la commission Charbonneau, réussissant même à en obtenir un rapport marqué par la dissidence d’un des commissaires, et à hypnotiser Patrice Roy lors de sa dernière exclusivité affichant outrageusement son indéfectible amitié pour Marc Bibeau, son grand complice qui aura su transformer le PLQ en « machine à amasser de l’argent ».

Le naufrage

Malgré toutes les tentatives désespérées d’aveuglement volontaire de ses fidèles, afin de tenter de sauver, encore une fois, le soldat Charest, force est de reconnaître que nous avons, cette semaine, assisté en direct au naufrage de celui qui, comme chef de gouvernement, aura entaché par son laxisme et ses comportements éthiques douteux la réputation du Québec. La cause est entendue.

Malheureusement, la puissance des moyens juridiques et financiers dont disposent ces grands serviteurs d’un certain capital pourrait bien avoir raison des moyens dont disposent nos institutions policières et judiciaires. Néanmoins, Mâchurer doit pouvoir aller au bout de son enquête et faire fi de toutes ces supplications partisanes.

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