Si j’étais un gestionnaire de crise, dans mon plan d’intervention, je chercherais sérieusement à éviter le plus possible les visites de clients vulnérables aux urgences. Car c’est eux qui en mourront.

C’est en amont de l’hôpital que les choses doivent se jouer. Nous avons un modèle de soins intensifs à domicile, les SIAD, mais le modèle tarde à s’implanter.

Comprenons que la clientèle des éventuels soins palliatifs et intensifs à domicile (SIAD) est trop lourde pour les médecins en groupe de médecine de famille (GMF), car elle requiert une grande disponibilité, sur place ou non, rapidement, sur demande de l’infirmière. Il faut considérer ces malades à domicile (souffrant de cancers avancés, d’insuffisances cardiaques et pulmonaires, de diabètes complexes avec atteinte multi-organe) comme une clientèle « hospitalisée à domicile ».

Les soins « intensifs » que ces patients y reçoivent ne s’étalent pas seulement sur trois à sept jours (critère actuel pour éventuellement avoir accès à ces équipes lorsqu’elles seront en place), mais sur plusieurs semaines, plusieurs mois. Ces cas complexes nécessitent des interventions soutenues afin de maintenir le fragile équilibre dans lequel ils sont constamment. C’est avec un tel système que l’on réduira les décès reliés à une épidémie d’influenza ou de coronavirus. 

C’est tout simple, il s’agit de réduire les probabilités de contact. Et l’hôpital n’est pas l’endroit privilégié pour cela.

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