Selon toute vraisemblance, le projet de loi 27 sera adopté très prochainement par l’Assemblée nationale. Le ministre de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon, porte une réforme majeure de l’intervention de l’État québécois dans l’économie.

Avec la volonté de réduire rapidement les écarts de productivité entre les entreprises d’ici et celles de l’Ontario ou des États-Unis, le gouvernement souhaite entre autres stimuler l’investissement privé et il compte se donner les moyens financiers pour le faire.

C’est une bonne nouvelle.

Si l’on veut avoir un véritable impact sur la productivité à court et à moyen terme, le changement dans les structures et l’injection d’argent frais ne constituent qu’une étape.

Il faut agir pour encourager l’investissement privé autour de deux objectifs incontournables.

Garder l’ours éveillé

L’économie va bien, les commandes rentrent et le taux de change est relativement bon pour les exportateurs. Cependant, les pénuries de main-d’œuvre limitent pour beaucoup d’entreprises la possibilité de prendre plus de commandes puisque la capacité de production est actuellement maximisée.

Cela pose un risque, notamment pour les entreprises de taille moyenne : celui qu’elles aient moins de pression ou de ressources pour innover ou encore qu’elles mettent de côté des projets qui pourraient améliorer leur compétitivité et leur permettre de croître. En effet, il y a un lien entre la productivité et la taille des entreprises : les entreprises de plus grande taille sont généralement plus productives. Or, on sait que le Québec compte moins de grandes entreprises que ses concurrents ontarien ou américain.

Si on veut faire une vraie différence et améliorer les indicateurs de productivité, il faut prioriser et valoriser les investissements qui permettent la modernisation des équipements, la numérisation des processus et la robotisation des procédés. Il faut aussi soutenir de façon ciblée les stratégies de consolidation des entreprises d’ici qui veulent réaliser des acquisitions, que ce soit au Québec, ailleurs au Canada ou à l’étranger.

Bref, leur permettre de devenir les leaders qu’elles ont l’ambition d’être dans leur secteur d’activité ou dans leur marché.

Favoriser la naissance et les premiers pas de nos futurs fleurons

Le soutien à la vitalité de nos jeunes pousses (start-up) et de nos nouvelles entreprises à fort potentiel de croissance de tous les secteurs doit se classer en tête de nos priorités économiques. Elles sont nos fleurons de demain. L’innovation caractérise ces entreprises et est souvent au cœur même de leur modèle d’affaires. Leur potentiel en termes de valeur ajoutée et d’apport aux gains de productivité à moyen et à long terme est très élevé.

Elles ont besoin de capital pour démarrer et pour soutenir leurs premières étapes de développement. L’expérience démontre que, lorsqu’elles sont appuyées par des fonds de capital de risque, ces entreprises affichent un taux de survie, des salaires, des dépenses en recherche et développement et des revenus plus élevés.

Dans ce contexte, la maximisation du succès de la réforme repose sur la capacité du gouvernement et du secteur privé à travailler de façon complémentaire au service des mêmes objectifs de croissance. Il est essentiel de développer des synergies pour maintenir une chaîne de financement québécoise forte, sophistiquée et en relation constante avec les entrepreneurs et les dirigeants d’entreprises. Ce sont leurs projets d’investissement qui rendront les entreprises québécoises plus compétitives et plus productives, constituant ainsi le moteur du dynamisme et de la croissance de notre économie des prochaines décennies.

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