À l’époque où j’étais mécanicien – dans une autre vie  ! – , lorsqu’un voyant rouge s’allumait sur un tableau de bord, c’était signe d’un grave problème, et il était possible que la voiture ne fonctionne jamais plus comme avant.

Puis sont apparues des lumières jaunes dans la mécanique automobile pour signaler un dommage potentiel. Quand les autos étaient en parfaite condition, tous les témoins étaient verts.

Aujourd’hui, la mécanique est rendue si poussée qu’il y a même des capteurs électroniques pour arrêter un moteur dès qu’un problème est détecté afin de prévenir les dommages.

L’ex-mécanicien en moi ne peut s’empêcher d’établir un parallèle entre une auto et le corps humain – bien que je sois très conscient que le corps est une machine beaucoup plus complexe.

À moins de venir au monde avec une maladie congénitale, la majorité d’entre nous naît dans ce que je qualifie de zone verte : tous les organes fonctionnent parfaitement. Puis, lentement, nous glissons dans la zone jaune. L’hypertension, le diabète, l’obésité et d’autres dérèglements causés en grande partie par la sédentarité et les mauvaises habitudes de vie commencent à l’installer.

À ce stade, la machine humaine pourrait faire marche arrière pour retourner dans le vert. Mais comme il n’y a ni lumière jaune ni capteur dans le corps pour détecter un problème imminent, la situation continue de se dégrader jusqu’à ce que le corps bascule dans le rouge, dans l’urgence.

Notre système de santé fait alors des merveilles pour réparer les dommages. Mais à quel prix pour les patients qui doivent souvent se soumettre à une longue réadaptation et qui retrouvent difficilement leurs capacités antérieures ? À quel prix aussi pour notre société, car les coûts de notre système de santé explosent – ils comptent pour environ 50 % du budget de l’État ?

L’industrie automobile a fait des progrès importants en matière de prévention. Pourquoi n’en fait-on pas autant pour le corps humain ?

Une lumière jaune dans notre système de santé

Heureusement, la situation change sous l’influence notamment des médecins de famille du Québec, qui ont propulsé la prévention sur la place publique en s’associant à La Grande marche depuis cinq ans.

Les médecins de famille croyaient déjà aux bienfaits de l’activité physique pour prévenir les maladies ou freiner leur évolution. Mais il fallait un point de chute commun pour rallier leurs patients de façon beaucoup plus mobilisatrice que dans le cadre d’une consultation privée.

Aujourd’hui, ils sont 9500 médecins de famille à non seulement prescrire de l’activité physique à leurs patients, mais aussi à les inviter à marcher à leurs côtés lors de La Grande marche. C’est unique au monde !

Pourquoi avoir choisi la marche pour porter le message ? Parce que c’est l’activité la plus naturelle au monde. Et si on la pratique avec un ami, cela favorise une interaction sociale bénéfique pour la santé cognitive.

Selon moi, la prochaine grande évolution en santé ne passera ni par les médicaments ni par les techniques ou les équipements sophistiqués. Elle passera par la prévention et la sensibilisation aux saines habitudes de vie. Car si l’approche traditionnelle a permis d’augmenter l’espérance de vie, celle-ci ne s’accompagne pas toujours d’une qualité de vie. Seule la prévention peut nous assurer de vivre longtemps et en bonne santé.

Les 18, 19 et 20 octobre prochains, 101 villes au Québec emboîteront le pas pour faire marcher leurs concitoyens. Joignez-vous à nous et amenez un parent, un enfant, un ami. Plus nous serons nombreux, plus nous accélérerons le virage vers une société active et en santé.

Qu'en pensez-vous? Exprimez votre opinion