En réponse au texte de Marie-Ève Morasse, « Une classe pour les garçons, une classe pour les filles », publié le 24 septembre. La lettre s’adresse au ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Jean-François Roberge.

Nous avons été plusieurs à réagir fortement à l’article « Une classe pour les garçons, une classe pour les filles ». Bien que nous admettions que la ségrégation des sexes puisse parfois avantager certains jeunes par l’utilisation de méthodes d’enseignement différentes et plus adaptées à leur réalité et leurs particularités propres, le fait d’offrir des curriculums qui diffèrent selon les sexes est tout simplement inacceptable en 2019.

L’UNESCO fait de l’enseignement de la science, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STEM) une priorité afin que les filles d’aujourd’hui jouissent des mêmes possibilités que les garçons dans son rapport Déchiffrer le code : l’éducation des filles et des femmes aux sciences, technologie, ingénierie et mathématiques (STEM) et nous citons : 

« Trop de filles et de femmes se voient imposer des idées reçues, des normes sociales et des attentes qui influent sur la qualité de leur éducation et sur les matières qu’elles étudient. Elles sont particulièrement sous-représentées dans les disciplines de la science, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STEM) et par conséquent dans les carrières STEM. »

« Les filles ne sont que 35 % à travers le monde à étudier dans les disciplines STEM au niveau de l’enseignement supérieur et des écarts sont observés au sein de chaque discipline. Par exemple, seulement 3 % des étudiantes de l’enseignement supérieur choisissent de faire des études dans les technologies de l’information et de la communication (TIC). Cette disparité entre les genres est d’autant plus alarmante que les carrières STEM sont souvent désignées comme les emplois du futur, le moteur de l’innovation, du bien-être social, d’une croissance inclusive et du développement durable. »

Clairement, les filles doivent être exposées aux disciplines STEM dès leur plus jeune âge pour augmenter éventuellement leur présence dans les études et carrières STEM où elles sont sous-représentées, mais où plusieurs femmes pionnières du Québec ont ouvert la voie, que ce soit notamment Julie Payette, Sophie Brochu, Jacynthe Côté, Michèle Thibodeau-DeGuire et Gina Cody, pour n’en nommer que quelques-unes.

Nous nous opposons donc fermement à ce précédent et incitons l’école du Cheval Blanc à reconsidérer sa position. Nous demandons également au Parlement et au ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur d’agir afin de s’assurer que ce genre de situation ne se reproduise plus, tant par des politiques claires dans le système d’éducation que par la mise en place de projets et politiques afin de promouvoir l’éducation des STEM.

Lisez « Une classe pour les garçons, une classe pour les filles »

* Signataires : Christiane Bergevin, présidente de Bergevin Capital ; Anne Broughton, étudiante en mathématiques appliquées et ingénierie informatique à l’Université Queens ; Gabriel Bran Lopez, président fondateur de Fusion Jeunesse et cofondateur de Robotique FIRST Québec ; Marita Cafazzo, étudiante en génie biomédical à l’Université de Queens ; Oumayma Chetto, étudiante en médecine à l’Université de Montréal ; Cosmina Dabula, étudiante en sciences biopharmaceutiques à l’Université de Montréal ; Gladys Daoud, présidente de Ton Avenir en main ; Florence Delaby, directrice de programme ; Nicolas Delaby, directeur principal de programme et de portfolio ; Helena de Oliveira, conseillère principale chez Deloitte ; Melissa Di Marco, vice-présidente chez Accuracy ; Marie-Claude Dumas, ingénieure ; Josée Ethier, ingénieure, directrice de projet ; Stéphane Forget, président-directeur général de la Fédération des chambres de commerce du Québec ; Julie Fournier, leader pour l’Est du Canada de l’équipe Marque, communications et marketing, EY ; Louise Fournier, directrice générale de PMI-Montréal ; Claude Gagnon, président de BMO Groupe financier, Québec ; Carolina Gallo, présidente de Forum international des femmes de Montréal et vice-présidente, relations gouvernementales et industriels, chez ABB ; Jean-Pierre Girard, ingénieur, président de Solutions Hexacode ; Céline Hervieux-Payette, ex-leader de l’opposition au Sénat et membre du Conseil privé ; Anne-Marie Hubert, associée directrice pour l’Est du Canada chez EY ; Nicole Kaps, étudiante en génie chimique à l’Université de Queens ; Frank Kollmar, président directeur général de L’Oréal Canada ; Peter Kruyt, président du conseil du CUSM ; Brigitte Langevin, directrice des finances chez BRIO Conseils ; Alain Lavoie, président d’Irosoft ; Kathlyn Le, étudiante au doctorat de 1er cycle en pharmacie à l’Université de Montréal ; Line Laurin, architecte ; Françoise Lyon, présidente et associée principale chez DGC Capital ; Domenica Maciocia, première vice-présidente, services clients et services opérationnels de vente, chez Bell ; Yannis Mallat, président directeur général des studios canadiens d’Ubisoft ; Olivier Marcil, vice-président, relations externes, chez Bombardier Inc. ; Estelle Metayer, présidente et fondatrice de Competia et professeure adjointe à l’Université McGill ; Andrew Moffatt, étudiant en génie mécanique et physique à l’Université de Queens ; Valérie Pisano, présidente et chef de la direction de Mila ; Bernard Poliquin, président du comité aviseur de la doyenne de la faculté des sciences de l’agriculture et de l’environnement à l’Université McGill ; Véronique Proulx, présidente-directrice générale de Manufacturiers et exportateurs du Québec ; Nancy Rancourt, ingénieure et présidente de Les filles et les sciences, un duo électrisant ! ; Annie Ross, professeure titulaire à Polytechnique Montréal ; Louise Roy, chancelière émérite de l’Université de Montréal et présidente du conseil de CIRANO ; Erik Ryan, vice-président directeur, marketing, stratégie et relations extérieures, chez SNC-Lavalin ; Rosanne Sorel Sousa, étudiante en génie chimique à l’Université de Queens ; Sandy Taylor, président nucléaire chez SNC-Lavalin ; Anik Trudel, avocate et chef de la direction chez Lavery ; Shi Jia Wang, étudiante au doctorat de 1er cycle en pharmacie à l’Université de Montréal

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