Une lectrice m'écrit pour me demander «pourquoi selon vous le premier ministre avait annoncé la démission de M. Béchard quelques minutes avant l'annonce de son décès. Serait-ce pour que sa famille puisse toucher une «indemnité de réinstallation»? En temps normal, je ne me poserais pas de question du genre, surtout que la situation est triste, mais j'en suis au point où je me méfie de M. Charest, j'ai l'impression qu'il y a anguille sous roche.

Voici ce que je lui ai répondu, de manière peut-être un peu trop brusque, mais néanmoins sincère:

Je sais seulement que la décision de démissionner a été prise par M. Béchard. Y avait-il des considérations pécuniaires? Et alors, n'était-il pas normal que dans les circonstances, il agisse pour le bien de sa famille? Pour ma part, je ne vois pas de quoi s'en scandaliser. Je dirais même que je trouve scandaleux qu'on s'en scandalise.

Je comprends qu'on soit désabusé à l'égard des politiciens, notamment à l'égard du gouvernement actuel. De là à voir «anguille sous roche» quand un député mourant agit pour assurer le bien-être de ses proches... De toute façon, comparativement à bien d'autres décisions gouvernementales (par exemple, celle du premier ministre Charest de contribuer 180 millions au projet de nouveau Colisée à Québec), la démission de M. Béchard quelques heures avant son décès aura un effet microscopique sur les finances publiques.

André Pratte