Quand l'Italie souffre, le Québec souffre avec elle. Les Québécois d'origine italienne sont une part tellement importante du Québec, les liens d'amitié, de fraternité entre eux et les autres Québécois sont tellement nombreux et forts; dans les moments tragiques comme celui-ci, siamo tutti Italiani, nous sommes tous Italiens.

Les morts se comptent par dizaines, les blessés et les réfugiés par milliers. Les images qui nous arrivent de L'Aquila, cité médiévale durement frappée, nous montrent des résidants empoussiérés, l'air effaré. Une confirmation de ce qu'écrit ci-contre Rinaldo Giordano: un tremblement de terre vous secoue jusqu'à l'âme.

Des édifices de construction relativement récente se sont effondrés, ce qui relancera le vieux débat sur les normes de construction en Italie. Toutefois, la plupart des bâtiments endommagés ont été construits il y a au moins trois siècles. Le clocher de la basilique San Bernardino, élevée à partir du XVe siècle, a été détruit. Encore plus ancienne, l'église Santa Maria di Collemaggio (XIIIe siècle) a également été endommagée, de même que l'édifice le plus célèbre de la ville, le monumental Forte Spagnolo (XVIe).

Alors qu'on commençait à fouiller les décombres, une controverse a éclaté. Un chercheur de l'Institut national de physique nucléaire, dont les bureaux se trouvent dans la région, a rappelé qu'il avait prédit il y a 10 jours un tremblement de terre «de grande ampleur». Giampaolo Giuliani annonçait alors avoir mis au point une technique infaillible, basée sur les émissions de radon, selon laquelle la secousse était imminente, ce 29 mars. Giuliani avait été accusé par les autorités de semer la panique dans la population. Hier, bien que sa « technique infaillible» se soit trompée de date, il triomphait, exigeait des excuses.

Or, à peu près tous les sismologues affirment que les tremblements de terre ne peuvent pas être prédits. Selon le sismologue Robert Geller, de l'Université de Tokyo, «les tremblements de terre sont impossibles à prédire aujourd'hui et le resteront pour encore longtemps». Ceux qui affirment le contraire, dit-il, sont les alchimistes des temps modernes.

Quoi qu'il en soit, pour L'Aquila et les alentours, il est trop tard. Les dégâts, humains et architecturaux, sont considérables. L'Italie est habituée aux séismes, les autorités savent comment réagir. Rome a d'ailleurs refusé les offres d'assistance qui lui sont venues de divers pays.

Néanmoins, la diaspora se mobilise. La communauté italienne d'ici pourra compter sur le soutien de sa famille québécoise dans les initiatives qu'elle lancera en faveur des victimes de cette catastrophe.