De quel style de chef a besoin le Parti libéral du Canada? D'un Justin Trudeau, qui veut suivre les traces de son père? Ou bien d'un Mark Carney, le gouverneur de la Banque du Canada, qui fait l'objet de pressions par des militants pour se présenter? LES COMMENTAIRES DOIVENT ÊTRE SIGNÉS.

Denis Boucher

Associé au sein d'un cabinet de relations publiques.



PAS UN CONCOURS DE BEAUTÉ



Le Parti libéral du Canada doit nécessairement se redéfinir alors qu'il ne semble plus en mesure d'obtenir un appui suffisant au Québec et ailleurs au pays. Il doit néanmoins être prudent et ne pas se laisser envoûter par le chant des sirènes. Le prochain chef devra convaincre la population canadienne qu'il a les compétences, l'expérience et les connaissances pour diriger le pays. Ce prochain chef n'aura pas le droit à l'erreur. L'avenir de ce parti pouvant très bien se jouer lors de la prochaine élection. Or, une course à la direction n'est pas un concours de beauté. On est en droit de se demander quelles sont les qualifications de Justin Trudeau pour gouverner le pays. À part un combat de boxe contre un sénateur conservateur, l'apport du fils de Pierre Elliott à la politique canadienne est, avouons-le, assez limité jusqu'à présent. M. Carney n'a peut-être pas le charisme de Justin Trudeau et il n'enfilera sûrement pas des gants de boxe, mais il les connaissances économiques, financières et internationales requises pour être premier ministre. On ne peut reprocher à M. Trudeau son désir de se lancer dans la campagne alors qu'il semble engranger les appuis. C'était le cas aussi de Kim Campbell.  On se rappelle de ce qui est arrivé.

Denis Boucher

Jean Bottari

Préposé aux bénéficiaires.



L'EXPÉRIENCE OU LE CHARISME?



Bien que je ne sois pas un sympathisant de cette formation politique qui a été presque décimée par le fameux scandale des commandites, mon intérêt envers la chose politique l'emporte sur mon cynisme dirigé vers certains acteurs du milieu. Or il semble que pour l'instant, deux candidats que nous pourrions qualifier de prestigieux sont sollicités pour ce poste. Mark Carney incarne l'expérience et la compétence. Cela ne veut pas dire pour autant qu'il aura ce qu'il faut le jour venu afin de séduire l'électorat. Les militants qui veulent redorer le blason du PLQ se cherchent ni plus ni moins qu'un sauveur. Or l'homme de la situation se doit d'être près du peuple et charismatique tout en ayant une certaine expérience. Va pour l'expérience mais force est d'admettre que M. Carney n'est pas un être des plus charismatiques. Justin Trudeau, quant à lui, bien que député depuis peu, a acquis en présence de son paternel, une certaine expérience non négligeable ainsi qu'un réseau de contacts des plus enviables. Le PLC se relève d'une chute quasi mortelle et doit démontrer qu'il peut faire mieux. Trudeau est donc, selon moi, le seul qui puisse arriver à embellir l'image à la fois du parti et de la politique en générale.

Pierre Simard

Professeur de l'ENAP à Québec.



LE PLUS BEAU!



Qui choisir entre Mike Carney et Justin Trudeau? Le plus beau des deux! Daniel Hamermesh, de l'Université du Texas, est le père de la « pulchrinomics » : un nouveau champ de la science économique qui mesure les avantages de la beauté physique sur plusieurs aspects de votre vie. Selon ses recherches, la beauté serait payante. Les belles personnes auraient de meilleurs revenus que les laides. Il en irait de même pour les politiciens, dont l'apparence physique serait un gage de succès électoral. Pour me mettre au parfum de la course à la chefferie du Parti libéral du Canada, j'ai suis donc allé voir la photo des deux candidats. Rien de concluant à mes yeux, sinon que Justin aurait l'atout supplémentaire d'être un bon boxeur. C'est sans doute ce qui explique qu'avant même d'avoir déposé officiellement sa candidature et présenté sa plateforme électorale, le fils de l'autre mènerait dans les sondages d'opinion. D'ici à ce que les faiseurs d'image nous étalent les qualités intellectuelles des candidats en lice, je m'abstiendrai de prendre position. Mon problème, je l'avoue, c'est que ma grand-mère me répétait sans cesse que la beauté n'apporte pas à manger... elle ignorait sans doute que la beauté peut faire gagner des élections. Le pire : je blague à peine!

Pierre Simard