Quel a été votre coup de coeur des Jeux olympiques de Londres? Quelle performance, quel événement vous a le plus marqué? VOS COMMENTAIRES DOIVENT ÊTRE SIGNÉS.

Jean-Marie de Koninck

Ex-analyste en natation aux Jeux olympiques et président de la Table québécoise de la sécurité routière.



OSCAR PICTORIUS, UNE SOURCE D'INSPIRATION



Mon coup de coeur va à Oscar Pistorius, coureur sud-africain, amputé des deux jambes à l'âge de 11 mois, en raison d'une malformation congénitale, handicap qui ne l'a cependant pas empêché de participer à l'épreuve du 400 mètres des Jeux olympiques. Surnommé Blade Runner en raison des lames de carbone qui lui tiennent lieu de jambes, Pistorius vient de donner au monde une leçon de courage et de détermination. D'ailleurs, qui n'a pas été ému lorsque le vainqueur de la demi-finale, Kirani James, a échangé son dossard avec l'athlète handicapé qui venait de terminer au dernier rang? Le lendemain, le Grenadien, médaillé d'or dans cette épreuve, s'est dit honoré d'avoir pu courir aux côtés d'un athlète aussi remarquable. S'étant d'abord vu refuser l'accès aux Jeux de Pékin par la Fédération internationale d'athlétisme qui alléguait que les prothèses qu'il utilisait lui procuraient un avantage, le coureur a finalement gagné son point devant le Tribunal Arbitral du Sport, lequel a jugé qu'il ne bénéficiait d'aucun avantage réel et qu'il pouvait donc courir avec les athlètes dits «normaux». Non seulement sa détermination est aujourd'hui une source d'inspiration pour les personnes handicapées qui voient en lui un modèle à suivre, voire un espoir, mais aussi pour ceux et celles qui devant le moindre obstacle choisissent d'abandonner plutôt que de donner le meilleur d'eux-mêmes.

Jean-Marie De Koninck

Jean Gouin

Directeur général de la Fédération des médecins résidents du Québec



LE DOUTE



Déception, doute, fierté. Ces trois mots ont représenté mes sentiments, mes états d'âme tout au long de la quinzaine olympique. Déception de voir certaines équipes de badminton refuser de compétitionner à un haut niveau d'excellence dans le but d'éviter l'affrontement avec les meilleurs par pure stratégie. Les arbitres ont eu raison de disqualifier les athlètes et les équipes qui n'ont pas fourni les efforts auxquels les spectateurs s'attendaient d'eux. Une médaille aux Jeux olympiques s'obtient parce qu'on a battu les meilleurs, pas parce qu'on a fait de l'évitement. Doute de voir certains athlètes fracasser des records du monde avec une telle aisance. Comment réagir autrement quand certains athlètes se sont fait prendre et que d'autres ont fait l'objet de contrôles répétés. Je veux bien croire que le passeport biologique qui a  été mis en place réduit de beaucoup les cas de dopage, mais le doute subsiste encore et on est en droit de se questionner sur certaines des performances dont nous avons été témoins. Fierté de voir le Canada rafler les médailles d'argent, tant chez les femmes que chez les hommes dans le K8 en aviron. Fierté pour l'équipe de soccer féminin, qui a combattu jusqu'à la dernière seconde pour finalement remporter le bronze. C'est l'événement qui m'a le plus marqué. Pas Phelps, ni Usain Bolt, ni les nageurs chinois, mais l'équipe féminine de soccer qui a démontré de la cohésion, du savoir-faire et une force de caractère hors du commun. Bravo!

Jean Gouin

Caroline Moreno

Écrivain et comédienne.



BOLT VOLE LA VEDETTE



Il y a quelque chose de profondément dérangeant, à la limite du supportable, à observer des corps déformés par l'effort quotidien de mouvements répétés à l'infini dans le but d'obtenir une médaille. Mais l'émotion que procure une victoire aux participants, vaut à elle seule le spectacle. Elle est spontanée et sans artifice. Le clou des Jeux aura sans doute été la performance de Usain Bolt à l'épreuve du 100 mètres. En plus d'avoir établi un nouveau record olympique, la facilité (apparente), la grâce, la rapidité avec lesquelles l'athlète jamaïcain a survolé la piste pour atteindre la ligne d'arrivée défient la raison. C'est la réalité qui dépasse la fiction. Un éblouissement.

Caroline Moreno

Mélanie Dugré

Avocate.



CHAPEAU À MON AMOUREUX



Dans un grand élan de partialité, mon coup de coeur va à mon amoureux des 16 dernières années, Luc Bellemare, journaliste à RDS depuis 1997, qui en était à sa 6e couverture des Jeux Olympiques. Derrière chacun de ses reportages, se cache une relation privilégiée qu'il entretient avec les athlètes et un amour profond pour le sport amateur. Depuis plusieurs années, il lutte pour que les performances des athlètes amateurs québécois ne soient pas l'histoire que des Jeux olympiques et pour qu'une plus grande couverture médiatique leur soit dédiée lors de leur compétitions hors JO. Si le visionnement des images tournées lors de la victoire du bronze de Roseline Filion et Meaghan Benfeito m'arrache une larme à chaque fois, la fin de l'aventure olympique d'Alexandre Despatie me touche particulièrement puisque le Québec aura vibré grâce à ses exploits et que nous aurons vu grandir, et devenir un homme, cet athlète qui peut aujourd'hui clore le chapitre olympique de sa carrière la tête bien haute. Encore une fois, mon amoureux aura vécu cette nouvelle expérience olympique en symbiose avec les athlètes et nul doute qu'il vivra son traditionnel blues post-olympiques. Bravo, Luc, pour ton excellent boulot et sache que toute ta tribu est bien impatiente de te retrouver!

Mélanie Dugré