Avec le décès de son chef Jack Layton, qu'adviendra-t-il du NPD  selon vous? Le parti parviendra-t-il à former une opposition officielle qui fera le poids aux Communes face au gouvernement Harper? Sa popularité au Québec, grandement attribuable à la personnalité de Jack Layton, risque-t-elle de s'étioler?

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Robert Asselin

Directeur associé à l'École supérieure d'affaires publiques et internationales de l'Université d'Ottawa.

UNE BÊTE À DEUX TÊTES

Il est indéniable que le succès électoral du NPD au Québec a résidé en grande partie dans la popularité personnelle de M. Layton. Politicien aguerri et populiste, il a bénéficié d'un mouvement de sympathie d'une magnitude incommensurable lors de la dernière campagne électorale. Certes, le vide politique créé par le rejet des conservateurs et l'incapacité du PLC et du BQ à mobiliser l'électorat québécois l'a bien servi, mais son authenticité et sa simplicité l'ont rendu attachant et différent. Son principal tour de force a été de réussir à convaincre bon nombre de Québécois que son parti, reconnu dans le passé pour ses visées centralisatrices et pour son adhérence à un certain nationalisme canadien coast-to-coast, était l'ami des nationalistes québécois. A ce chapitre, le défi de son successeur reste entier. Le NPD est bel et bien devenu une bête à deux têtes : d'un côté, une aile militante farouchement socialiste défendant une vision de nation building venant du Canada anglais, et de l'autre, un caucus de députés largement dominé par des Québécois nationalistes.  Que verra t-on émerger de l'ère post-Layton? La version NPD 1.0 ou 2.0? Celle de Tommy Douglas et d'Ed Broadbent ou celle de Jack Layton? C'est à suivre.

Robert Asselin

Adrien Pouliot

Président de Draco Capital Inc., société d'investissement privée

DOULOUREUSES PEINES D'AMOUR

Le départ de Jack Layton laissera un trou plus grand que nature au sein du NPD.  D'une part, les qualités de M. Layton feront que son successeur aura des grands souliers à remplir.  Mais surtout parce que l'électorat, notamment l'électorat québécois, a voté pour le bon Jack avec son coeur et non avec sa tête.  Les Québécois adorent les messies qui vont régler tous leurs problèmes.  Ils espéraient de M. Layton le même changement que Barack Obama a promis avec son slogan « Yes, we can! ». Sauf que les Américains n'avaient pas compris que M. Obama les amèneraient dans une  grande expérience socialiste qui s'est avérée un échec lamentable. Un messie charismatique, que ce soit dans les partis fédéraux ou provinciaux, peuvent faire oublier pendant un temps la faillite des idéologies socialistes qu'ils défendent mais éventuellement, il arrivera ce qui arrive aux affaires de coeur : elles donnent lieu à de douloureuses peines d'amour une fois que l'aveuglément cesse.  Mieux vaut un leader qui comprend la vrai nature de nos défis et qui a le courage d'affronter les agents de l'immobilisme défendeurs du statu quo que quelqu'un qui va nous faire chanter « Kumbaya » autour d'un feu de camp pendant qu'il nous amène directement à la faillite.

Adrien Pouliot

Gaétan Frigon

Président exécutif de Publipage inc. et ancien président-directeur général de la Société des alcools du Québec et de Loto-Québec

FUSION NPD-PLC ESSENTIELLE

Il y a six mois, juste avant les dernières élections, personne n'aurait pu prédire la situation actuelle. D'une part, le Bloc québécois est décimé et perd son chef. Et il n'y a personne en ligne pour prendre sa place. D'autre part, le Parti libéral est réduit à un tiers parti et perd aussi son chef. Il est dirigé par un chef intérimaire pour l'avenir prévisible. Quant au Nouveau Parti démocratique, il est le grand gagnant de la dernière élection en formant l'opposition officielle, mais il perd également son chef, victime du cancer. On peut donc conclure que le gouvernement Harper prendra toute la place et qu'il n'aura pas d'opposition crédible pour un bon bout de temps. Selon moi, pour que la popularité du NPD ne s'étiole pas au Québec et, qu'en même temps, une opposition digne de ce nom refasse surface, il y a un pas qui devrait être franchi : une fusion entre le NPD et le Parti libéral. Ces deux partis sont relativement proches par leur idéologie et pourraient ensemble bien représenter le centre gauche de l'échiquier politique canadien, devenant du même coup une alternative valable au gouvernement Harper. Si cela n'arrive pas, j'ai bien peur que les conservateurs soient au pouvoir pour longtemps et que la popularité du NPD ne soit qu'un feu de paille qui ne fera pas le poids.

Gaétan Frigon

Pierre-Yves McSween

Comptable agréé, enseignant au cégep régional de Lanaudière et chargé de cours à HEC Montréal

SANS MULCAIR, OUBLIEZ LE QUÉBEC

Le message livré par Jack Layton se faisait toujours sur une note positive. Peu importe ce qu'il disait, les gens avaient envie d'avoir des lunettes roses de temps à autre. Maintenant, cette sympathie s'est éteinte partiellement avec le départ de M. Layton. À l'annonce du décès de Jack Layton, c'était la consternation pour les gens de toutes allégeances politiques. Si le NPD veut survivre au Québec, il faudra indubitablement porter Thomas Mulcair à la tête du parti pratiquement par acclamation. En fait, M. Mulcair est la seule figure du NPD relativement connue des Québécois. Par contre, veut-on d'un Québécois à la tête du NPD ? Ce n'est pas parce que le Québec a eu une aventure d'une élection avec le NPD que le mariage est assuré. Ainsi, la base permanente du NPD voudra peut-être élire un chef provenant d'une région historiquement néo-démocrate. Au Québec, le cynisme envers les politiciens est désolant. Si bien que la montée en flèche de la popularité de Jack Layton constituait un espoir de redonner aux politiciens leurs lettres de noblesse. Est-ce que Thomas Mulcair ou toute autre personne attirera autant la sympathie du public? Relativement impossible. En attendant, je me demande bien ce que chanterait aujourd'hui le « Ti-Cul Lachance » de Gilles Vigneault en pensant à nos politiciens actuels :  « Tu penses que je m'en aperçois pas / Que t'es rien qu'un sous-ministre / Nos vrais ministres sont aux États /C'est là qu'ils t'administrent /C'est là qu'ils font les gros fusils / Avec du fer de ton pays / Mais toi tu es à la chasse / Comme tu me vois pas dans ces clubs-là /Pis qu'on est pas confrères de classe / Tu penses que je m'en aperçois pas ».

Pierre-Yves McSween

Richard Vigneault

Consultant en communication et membre de l'Idée fédérale

UN HÉRITAGE DURABLE

Malgré la popularité et le charisme de Jack Layton, le NPD lui survivra sans doute. Ce parti a des racines profondes au Canada et ses orientations répondent aux attentes d'électeurs  qui souhaitent une approche plus sociale  de la vie collective. Il en ira probablement différemment au Québec où l'élection historique et surprenante de 59 députés de cette formation s'explique davantage par la volonté de barrer la route à Stephen Harper, à l'incapacité des libéraux fédéraux d'être une alternative et au rejet du Bloc et de son crédo souverainiste que par l'adhésion massive au programme social-démocrate du NPD. Le caucus québécois du NPD aura un poids considérable dans la course à la direction et le candidat le plus en vue actuellement demeure Thomas Mulcair dont le principal handicap pourrait être qu'il vient du Québec. En raison de sa fidélité à ses convictions et à la nature sincère et profonde de son engagement pour un pays plus juste, Jack Layton laisse tout de même un héritage durable qui devrait servir de repère pour un bon moment aux députés de l'opposition néo-démocrate. Les candidats à sa succession se réclameront tous de cet héritage et s'engageront à le préserver et à le faire fructifier. Les conservateurs ont beau avoir une majorité, beaucoup de Canadiens sont en quête d'une autre option et d'une autre vision.

Mathieu Bock-Côté

Doctorant en sociologie à l'UQAM

UNE MODERNISATION DE LA GAUCHE À COMPLÉTER

La mort de Jack Layton nous heurte intimement. Si nous le savions gravement malade, qui pouvait sérieusement prévoir un effondrement aussi rapide de sa santé? Jack Layton était un homme attachant, chaleureux, plein de vitalité. Son charisme était celui du bon voisin. Selon la formule des sondeurs, Jack Layton était l'homme avec qui l'électeur moyen voulait aller prendre un verre. Dans une époque où l'hypermédiatisation de la politique favorise l'identification au chef plutôt qu'aux idées, Layton s'était même vêtu des habits du défenseur de la classe moyenne, des «gens ordinaires». En plus, il avait une authentique sensibilité québécoise. Le NPD a bénéficié de son leadership si singulier. Mais si Jack Layton est parvenu à changer l'image de son parti le temps d'une élection, il n'en a pas pour autant métamorphosé l'idéologie en profondeur. Du moins, il n'y était pas encore parvenu, même s'il avait entrepris ouvertement, bien que de manière encore superficielle, le projet de sa modernisation. On se souvient des discussions récentes et parfaitement surréalistes pour savoir si le NPD se réclamait encore du socialisme (!) ou s'il se convertissait à la social-démocratie. De même, le NPD demeure favorable à une centralisation systématique du pouvoir à Ottawa. Problème de plus: le NPD regroupe les tendances les plus doctrinaires à gauche dans la politique canadienne. Sa base militante n'a rien à voir avec l'électorat qu'il est parvenu à gagner le 2 mai dernier. Le NPD demeure le lieu de ralliement de l'antiaméricanisme primaire, du féminisme radical, du multiculturalisme militant, de l'écologisme de la décroissance, du paléosyndicalisme. La question est simple: le successeur de Jack Layton parviendra-t-il à poursuivre et compléter son entreprise de modernisation du NPD, pour le déplacer de la gauche protestataire vers le centre-gauche gouvernemental, ou sera-t-il débordé par les querelles idéologiques qui risquent d'exciter ses députés et ses membres en lui faisant perdre sa crédibilité nouvellement acquise? De ce point de vue, l'héritage de Jack Layton n'est pas seulement «humain», véritablement exemplaire qu'il était dans sa lutte contre le cancer, mais politique: il réfère au projet d'une modernisation progressive de la gauche militante canadienne. En faisant accéder le NPD à l'opposition officielle, Jack Layton lui a donné l'occasion de le mener à terme. Reste à voir si le NPD y parviendra sans lui.

Mathieu Bock-Côté

Guy Ferland

Professeur de philosophie au collège Lionel-Groulx de Sainte-Thérèse

UN TESTAMENT QUI INSPIRERA LE NPD

Le décès de l'irremplaçable Jack Layton va laisser un grand vide dans l'arène politique fédérale et dans son parti. Toutefois, la relève au sein du NPD est déjà prête et les têtes d'affiche au Québec vont reprendre le flambeau, stimulées par la lettre d'adieu du chef. Jack Layton a pris soin de laisser un testament politique clair qui devrait fouetter ses troupes au lendemain de son départ. Il se pourrait bien que sa détermination et sa fougue, malgré la maladie qui le rongeait de l'intérieur depuis un moment, raniment la flamme de nombreux partisans du NPD. Les Thomas Mulcair et Alexandre Boulerice du parti vont se sentir davantage investis d'une mission léguée par un chef charismatique. Ils vont travailler « plus fort, avec une énergie et une détermination sans précédent », comme le recommande le chef dans sa lettre d'adieu. La popularité du NPD au Québec n'est pas uniquement due à Jack Layton. Les valeurs défendues par le NPD sont plus grandes qu'un chef, comme il le disait lui-même dans sa lettre. « Changer les choses pour le mieux [...] pour bâtir un Canada plus solidaire et généreux » représente un engagement politique exemplaire qui devrait raviver l'opposition officielle aux Communes.

Jana Havrankova

Endocrinologue

JACK EST PARTI, LE NPD DEMEURE

Peu importe notre allégeance politique, nous sommes en deuil d'un homme courageux, honnête et sympathique. Une fois les condoléances exprimées et les funérailles passées, les opposants du NPD tenteront de réduire ce parti au seul charisme, indéniable, de Jack Layton. Déjà, après les élections de mai, plusieurs commentateurs cherchaient à minimiser l'appui au NPD en traitant les électeurs de ce parti d'irréfléchis, emportés par la « vague orange ». Selon ces commentateurs, les votants n'en avaient que pour Jack Layton, sa canne et son sourire. Il n'est pas surprenant que les Québécois se soient identifiés à un politicien à la parole franche : il en manque cruellement! Toutefois, le NPD présente également un programme qui a de nombreux attraits pour ceux qui se préoccupent de la justice sociale, de la démocratie et de l'économie au service des gens; ces projets rejoignent beaucoup de Québécois progressistes. Aux Communes, les députés néodémocrates, souvent néophytes, auront une tâche ardue, mais mobilisatrice et stimulante, de faire un contrepoids indispensable aux politiques du gouvernement conservateur. Ils devront déployer cette ardeur pour leurs électeurs d'abord, mais aussi pour honorer la mémoire de leur chef disparu. Jack Layton aurait certainement détesté que le programme et les idées du NPD s'éteignent avec lui.

Frédéric Mayer

Doctorant en administration des relations internationales à l'ÉNAP

UN GRAND CHEF SAIT S'ENTOURER

En tout respect pour M. Layton, un chef, aussi grand soit-il, ne fait pas un parti. Plusieurs autres formations politiques ont perdu leur chef dans l'histoire sans s'effondrer pour autant. Même si plusieurs considèrent que le récent succès du NPD lui est entièrement dû, on ne peut limiter ce parti à son défunt chef. Plusieurs ont émis une grande surprise lorsque Thomas Mulcair n'a pas été désigné chef par intérim. Bien au contraire, j'y vois là un geste d'une très grande stratégie. M. Layton démontrait ainsi la profondeur de son parti; il démontrait qu'il y a d'autres leaders possibles à cette formation. Un chef de qualité s'entoure de gens compétents, les chefs faibles tentent plutôt de faire le vide de toute autre source de leadership autour d'eux. Puisque M. Layton est reconnu comme un grand chef, force est de croire que d'autres personnalités de talent sont déjà en place pour prendre la relève. Bien que plusieurs députés aient gagné leur poste sans avoir démontré leur compétence, plusieurs autres ont déjà une feuille de route bien remplie. C'est souvent lorsque les grands arbres tombent que les jeunes pousses se développent. Rien ne laisse croire pour l'instant que cette formation sera moins compétente pour remplir sa tâche d'opposition officielle.

Jean Gouin

Directeur général de la Fédération des médecins résidents du Québec

PRÉSERVER L'HÉRITAGE LAYTON

L'homme sera difficile à remplacer. Pas seulement Jack Layton le politicien mais, également, ce que le personnage représentait aux yeux de tous. Sa façon de vivre, sa bonhomie, sa constante bonne humeur, son sourire contagieux, son éternel optimisme, et le respect qu'il avait pour autrui, adversaire ou pas, nous manqueront à coup sûr. Jack Layton avait une personnalité attachante. Et c'est sa personnalité qui lui a permis de conquérir le coeur de ses concitoyens, tout en leur faisant partager ses idéaux. Ça, tout ça, c'est l'héritage Jack Layton. Il est certain que Jack Layton nous a tous marqués et qu'il ne sera pas aisé de le cloner. La personne qui héritera des destinées du Nouveau Parti démocratique n'aura pas la tâche facile. Non seulement cette personne sera-t-elle le chef du NPD, mais également de l'Opposition officielle. Elle devra avoir le charisme et la poigne nécessaires pour mener ses troupes à bon port. Elle devra aussi avoir suffisamment d'humilité pour accepter de se faire comparer quotidiennement à la personnalité de Jack Layton. Les prochaines élections fédérales sont encore très lointaines dans l'agenda politique, ce qui donnera le temps au prochain chef de gagner la confiance des électeurs qui ont supporté Jack Layton lors des dernières élections. Jack Layton avait compris que sa personnalité lui permettait de faire de la politique autrement. Faire de la politique autrement sera le plus grand défi du prochain chef du NPD. S'il y parvient, alors, l'héritage Layton aura été préservé.

Jean Gouin

Jean Bottari

Préposé aux bénéficiaires

SALUT JACK!

Jack Layton n'est plus. Par le fait même, le NPD n'est plus le même parti. Jack était l'incarnation même de cette formation politique qui a cherché durant ses 40 premières années une façon de plaire aux Canadiens et plus particulièrement aux Québécois.  Avec sa bouille sympathique, sa volonté et son charisme, Jack a été en mesure, en quelques années seulement, d'atteindre l'objectif ultime qu'il s'était fixé: rallier une forte majorité de Québécois tout en transformant ce parti go-gauche en un véritable parti de gauche qui défend, entre autres, les sans-abri, les travailleurs et les pauvres d'un océan à l'autre. Comment ne pas admirer le «bon» Jack qui réussissait à faire plier les Paul Martin et Stephen Harper qui, à la tête de gouvernements minoritaires, n'avaient d'autre choix que  de se rallier aux idéologies du parti du peuple, le NPD. La politique étant une machine qui roule sans arrêt, la succession de Jack est probablement déjà à l'ordre du jour. Mais qui pourra remplacer un tel géant?  Certains dont je suis sont tentés par un autre homme de principe qui, malgré les prédictions, a gagné, sous la bannière du NPD, le comté d'Outremont.  Certes, Thomas Mulcair jouit d'une grande popularité au Québec. Mais qu'en est-il du reste du Canada? M. Mulcair saura t-il tirer profit de la vague de sympathie engendrée par Jack Layton? Cela reste à voir. Je souhaite que le courage et la persévérance de Jack Layton en inspirent plus d'un afin de bâtir un monde meilleur. Un monde où les politiciens sont, comme l'était Jack, honnêtes, proches des citoyens et transparents. Un monde où la langue de bois est reléguée aux oubliettes afin de faire place à un dialogue franc qui cesse de nous prendre pour dupes et considère le citoyen comme un partenaire et non pas comme un simple vote. Si le paradis existe, il ne sera que meilleur car Jack va s'en assurer. Salut Jack!

Caroline Moreno

Écrivain

POPULARITÉ OU DÉSABUSEMENT?

Au Québec, Jack Layton doit sa popularité au Bloc québécois qui, à force de parler d'indépendance sans la faire, s'est mis les Québécois à dos. Il s'agissait de leur part d'un vote de protestation. Le message n'a pas été entendu car les bloquistes, au lieu de plier bagage et revenir au Québec, s'emploient à tenter de faire renaître le Bloc de ses cendres. Dans l'ensemble du Canada, le NPD possède un espace politique restreint et volatile. À la longue, l'inexpérience de ses députés va jouer contre lui. Il est, de plus, utopique de croire que l'on peut à la fois plaire aux Canadiens et aux Québécois. Tôt ou tard, il faut choisir son camp.