Y a-t-il de la place pour le nouveau mouvement de droite Réseau Liberté-Québec (RLQ) sur l'échiquier politique québécois? Devrait-il se muer en parti politique? Voici des réactions tirées de notre rubrique «Qu'en pensez-vous?».    

Une option nécessaire

Le RLQ a tout à fait sa place. J'espère même voir ce mouvement se transformer en parti politique. Depuis quelque temps, au niveau de la politique provinciale, je me sens sans option. Aucune ne me donne envie de voter pour elle. Il est temps qu'on parle des vraies choses, qu'on agisse en état responsable et mature, qu'on arrête de se mettre la tête dans le sable en se faisant croire que tout va bien. C'est rendu à un point tel que j'ai honte d'être Québécoise. Il faut que le Québec se réveille avant de devenir un État moribond, parce qu'il aura été déserté par tous ceux refusant de couler avec le navire. Et c'est pour ça que je crois que ça prend un parti de droite. Je suis lasse des partis supposément de gauche qui servent en fait leurs propres intérêts et ceux de leurs amis. Je crois qu'un parti de droite responsable, tout en demeurant humain, est plus que nécessaire. Je suis ravie de son arrivée sur l'échiquier politique québécois.

Mélanie Camirand

Aussi instable que l'ADQ ?

La droite restructure ses moyens et s'apprête à se donner une nouvelle institution. Survivra-t-elle à la pagaille qui sévit au sein de ce spectre des allégeances politiques? Devant le désarroi des gens influencés par ce courant et le peu de perspectives pour l'avenir, tout étant lié aux gains immédiats, le Réseau Liberté-Québec pourrait bien être aussi peu stable à long terme que l'ADQ, même en s'excluant de la politique partisane pour se confiner à la propagation d'une idéologie épurée et dogmatique. L'ADQ a vu se crisper les unes contre les autres ses différentes tendances jusqu'à l'explosion qui n'a laissé que des débris dans le paysage politique québécois. Politiquement fragiles devant les oppositions populaires qui naissent d'une gestion néolibérale, les groupes de droite ont cependant de puissants partisans dont il ne faut pas sous-estimer les moyens.

Guy Roy, Lévis

Non au dogmatisme politique

Dans une démocratie, il y a de la place pour un spectre très large d'acteurs et de pensées. Aux États-Unis, on voit l'émergence du Tea Party qui utilise une rhétorique nationaliste, simpliste et bourrée de demi-vérités. Je crains l'émergence de la même rhétorique avec le RLQ. Le Québec doit relever des défis énormes qui méritent une approche pratico-pratique et non un dogmatisme politique qu'impose la ligne droite-gauche. Cette ligne est en train de diviser notre société et, inévitablement, de tuer les liens qui nous ont permis de survivre distinctement depuis si longtemps.

Marc Jeannotte

Cette voix doit s'élever

Non seulement il y a de la place pour le RLQ, mais il est très important qu'il y en ait. Il faut que le gouvernement actuel (péquiste, libéral, adéquiste ou autre) reconnaisse les besoins de la droite québécoise. Cette voix devait s'élever, je crois que c'était inévitable avec la déconfiture de la vision de la politique vis-à-vis les électeurs. Je considère aussi très important que ce soit un regroupement d'individus plutôt qu'un parti politique. Ça permettra de se faire entendre, peu importe qui est au pouvoir. S'il y a assez de gens dans le réseau, il deviendra «aussi pesant» que n'importe quel autre groupe d'individus (syndicats, médias...). C'est le principe même de la démocratie.

A. Payette

Exit la question nationale

Il est grand temps au Québec qu'on puisse discuter de notre modèle social sans toujours invoquer la sempiternelle question nationale. En général, les partis politiques sont de gauche, du centre ou de la droite. Les gens savent pour quelle idéologie ils votent. Le Parti québécois, jusqu'à tout récemment, regroupait les trois. Pas étonnant que le PQ soit ingouvernable.

Marc Trépanier