Enfin la réingénierie

Enfin la réingénierie

Sans en faire allusion, le dernier budget des libéraux annonce enfin le début de la réingénierie de l'État. En effet, dans sa quête de rétablir l'équilibre budgétaire le gouvernement se voit contraint de réduire l'augmentation des dépenses. Étant donné qu'une part non négligeable du contrôle des dépenses viendra de l'abandon de divers programmes à leur échéance, on peut s'attendre à des grincements de dents de part et d'autre. Espérons que cette fois, en réponse à ceux qui scanderont «on n'a pas voté pour ça» l'écho sera vif à se faire entendre: «que l'on ne veut plus payer pour ça». Depuis 2003, les temps ont changé. Le ménage dans la gestion des services sera mieux accepté du public. Néanmoins, sept précieuses années ont été perdues. Sept années pendant lesquelles des programmes superflus ont contribué à alourdir la dette.

Fernand Lavigne, Montréal

Copinage et contributions politiques en série

L'article de Denis Lessard traitant du dessous des nominations des juges m'aura fait sursauter sans toutefois me surprendre vraiment. Il nous fallait être très naïfs de croire que derrière des portes closes, aucune recommandation n'était apportée au ministre de la Justice ou aucun moyen de pression n'était exercé afin de mousser une candidature. De plus, pouvions-nous imaginer qu'aucun ministre de la Justice ne consulterait jamais son premier ministre sur le sujet. Allons donc! Après tout, n'est-il pas le chef de l'État? Ce phénomène de recommandation existe partout, il serait illusoire de notre part d'en exclure le monde politique. Denis Lessard en fait une démonstration des plus évidentes appuyée par des exemples frappants, dont de nombreuses nominations de candidats défaits, autant libéraux que péquistes. J'ai bien hâte de constater les révélations que nous apportera la commission Bastarache. Nous pouvons nous attendre à des surprises, qui en feront grimacer quelques-uns.

Armand J. Doré, Anjou

Un tirage au sort

Je ne suis ni homme de loi ni politicien. Par contre, cela ne m'empêche pas de réfléchir et de tenter de trouver des solutions aux problèmes qui affligent notre société. J'ai pensé à une possible solution simple, mais efficace, afin qu'il n'y ait plus aucune politique mêlée à la sélection et à la nomination des juges: le comité formé afin de sélectionner des candidatures potentielles aux postes de juges continue de sélectionner les futurs candidats comme il le fait actuellement. Une fois les entrevues terminées et la liste des candidats établie, et comptant plus de deux noms, n'est PAS soumise à la ministre de la Justice. Le comité procède plutôt à un tirage au sort et l'heureux gagnant est automatiquement nommé par la ministre. Après tout, ce fameux comité ne retient que les candidatures les plus qualifiées, non? Voila! Simple, efficace et non partisan.

Jean Bottari, Saint-Mathias-sur-Richelieu

Le maire dans la lune

Déjà plusieurs millions ont été dépensés pour vérifier et réparer la structure. Et voilà que le MTQ est prêt à procéder à la réfection de cette structure, mais le maire de Montréal et ses adjoints arrivent avec de nouveaux plans. De plus en plus écolo, le maire croit-il que tous les automobilistes vont se débarrasser de leur voiture pour voyager en transports en commun ou en Bixi? Si son but est de diminuer la pollution, il est dans la lune, notre maire. Il doit être conscient que la pollution dans ce secteur est causée par les milliers de voitures, dont le moteur tourne sans avancer, et ce, pendant des heures. C'est cela qui pollue. Alors, la réponse est qu'on doit construire une autoroute à plusieurs voies, afin de faire circuler les voitures et elles pollueront beaucoup moins.

Camil Poirier, Montréal

La panacée de l'hélice

Nous sommes tous témoins de ces importantes perturbations du trafic aérien dues au gigantesque nuage de cendre émis par le volcan Eyjafjallajökull. La cendre est principalement composée de silicates qui fondent à une température légèrement inférieure à celle qui règne à l'intérieur d'un réacteur, avec les conséquences qu'on peut imaginer. C'est pourquoi certains observateurs n'en ont que pour une hypothétique suprématie du moteur à hélice sur le réacteur. Mais quel type de moteur? Un turbopropulseur? Ce n'est ni plus ni moins qu'un réacteur dont la turbine actionne une hélice. Une admission d'air donc: exit! Le moteur à piston? Celui à cylindres en ligne de type Merlin a aussi une admission d'air, et ne parlons pas de celui à type radial. Mais qui accepterait de patienter vingt heures pour aller à Paris dans un tel coucou? De toute façon, je ne donne pas cher de l'état des bords d'attaque des ailes d'un avion émergeant d'un nuage de cendre, fût-il à turbosoufflante ou à moteur à piston!

Raymond Desmarais, Saint-Hubert

Le Bloc québécois: de défaite en défaite jusqu'à la grande victoire «rhinocérienne»

La motion du Bloc québécois en ce qui concerne la représentation du Québec à la Chambre des communes est libellée de manière telle qu'il est clair que le but du Bloc est de voir sa proposition rejetée. Et que se passera-t-il? Encore une fois, de nombreux souverainistes vont entonner l'hymne de la défaite, de la déconfiture et de la persécution. Encore une fois, on va blâmer les maudits fédéralistes et décréter symboliquement la nécessité incontournable de la souveraineté politique du Québec. En fait, le mouvement souverainiste (que je ne renie pas totalement) est en train de devenir un mouvement de sempiternels perdants qui s'imaginent que de défaite en défaite ils vont finir par déboucher enfin sur la victoire du grand soir bleu, sur l'apothéose de la souveraineté enfin réalisée. C'est un peu nous tous et nous toutes, Québécois et Québécoises, qui sommes en train de participer à ce jeu masochiste du naufrage sans cesse renouvelé, ce naufrage à répétition qui nous rappelle le sempiternel insuccès de ce pauvre Sisyphe. Les bloquistes ont tout fait pour que leur motion soit défaite et la défaite de leur motion sera leur seule victoire.

Jean-Serge Baribeau, sociologue des médias, Montréal

Responsable de notre déclin

M. Jean-Marc Eustache a raison (La Presse, 21 avril), nous sommes entièrement responsables de notre propre déclin. Pendant que le tourisme international augmente à peu près partout de quelque 30%, de 2002 à 2008, nous affichons ici une baisse de 15%. La tendance est palpable depuis un certain temps et le phénomène facilement prévisible à la lumière des statistiques annuelles. Nous préférons nous comporter en ignorants. Je me souviens d'un excellent rapport publié, il y aura bientôt vingt ans, par l'OCDE. Afin que les États membres demeurent compétitifs, les analystes de l'organisation invitaient ces derniers à considérer l'investissement culturel comme une des priorités de la prochaine décennie, car une tendance marquée et un créneau sensible pointaient déjà à l'horizon économique: celui du nouveau tourisme culturel. Ceci principalement en raison de l'évolution démographique en Occident. Face à cette anticipation, avons-nous réagi du côté de l'État québécois? Bien au contraire. Aucune structure muséale nouvelle n'a vu le jour au cours de ces 15 dernières années, aucun plan national de protection et de mise en valeur des paysages et des patrimoines urbains et ruraux. Les campagnes ont continué à se «vinyliser» et on a persisté, comme c'est actuellement le cas à Québec, notre Ville du patrimoine mondial, à détruire (sous prétexte qu'ils ne représentent pas des trésors historiques) des bâtiments qui font quand même l'âme d'une collectivité, tout cela pour faire place à des architectures nouvelles, sans âme, conçues ailleurs par des gens d'ailleurs. Qu'est-ce qui attire un touriste chez nous ? La découverte. Et les principaux gisements de découvertes résident essentiellement dans ce qui constitue l'âme d'un peuple: son histoire, son patrimoine, sa gastronomie et ses produits locaux, sa musique, ses paysages. Bref, tout ce que nos politiciens-comptables, à la recherche de slogans magiques, trouvent quétaine et ridicule.

Pierre-Paul Sénéchal, Beaumont

Une solution simple

Nous vivons dans une société dont les cinq plus importantes cours de justice (Cour suprême du Canada, Cour d'appel du Québec, Cour supérieure du Québec, Cour fédérale d'appel, Cour fédérale) sont formées, après une consultation mal définie et sommaire, par des juges que nomme selon sa discrétion le gouvernement fédéral. À l'exception de commentaires ponctuels de journalistes, à l'occasion de certaines nominations où le favoritisme transpire, les citoyens s'émeuvent peu. Mais voici qu'après un mécanisme rigoureux de sélection, on choisit les juges parmi les candidats tous déclarés compétents en prenant en compte une préférence plutôt qu'une autre, et naît alors un grand scandale. Pourtant, les décisions de ces derniers juges seront soumises au droit d'appel ou de révision devant ces autres cours dont, au demeurant, les juges sont nommés selon la discrétion du gouvernement fédéral. Mais peu s'en faut, nos «politiciens» nous entraînent néanmoins dans une entreprise cathartique, puisque les assises du régime démocratique québécois seraient dorénavant menacées. L'Assemblée nationale se transforme parfois en véritable caverne de Platon!

Pierre Lamarche, Laval

Moins de députés

Le gouvernement fédéral s'apprête à ajouter 30 nouvelles circonscriptions électorales afin de respecter notre constitution qui veut qu'on ait un nombre spécifique d'électeurs par député. Le nombre de députés passerait donc de 308 à 338 pour une population d'un peu plus de 30 millions. C'est tout à fait absurde surtout qu'aux États-Unis, on compte 435 représentants pour une population de plus de 300 millions. Au cours des dernières années, les moyens de communication ont beaucoup changé (internet, iPod, cellulaire, etc.), de sorte que nos députés peuvent facilement communiquer avec leurs électeurs qu'importe la grandeur de leur circonscription. De plus, les citoyens ont maintenant accès à un grand nombre d'informations gouvernementales via Internet et l'accès à notre député devient de moins en moins nécessaire. Il serait plus logique de modifier la loi en augmentant le nombre d'électeurs par député et réduire le nombre de députés en conséquence, 200 députés suffiraient amplement. Notre démocratie ne s'en porterait pas plus mal et le gouvernement donnerait l'exemple en diminuant ses dépenses.

Gilbert Duplessis, Laval