Au-delà de la controverse suscitée par les déclarations récentes de Justin Trudeau sur son hypothétique adhésion au projet souverainiste québécois, le député de Papineau soulève avec à-propos la question des valeurs défendues par le gouvernement Harper  et des politiques dans lesquelles elles se concrétisent. Au moment où le Parlement s'apprête à faire disparaître le registre national des armes d'épaule et où les débats sur l'avortement et sur la peine de mort refont surface, l'indignation de M. Trudeau est compréhensible et partagée par un grand nombre de Canadiens et de Québécois.

Moins d'un an après l'élection d'un gouvernement conservateur majoritaire le constat est on ne peut plus clair : le Canada, comme champion de la justice sociale et des valeurs de tolérance et de compassion semble menacé comme jamais auparavant. On aurait pu croire qu'une opposition officielle néo-démocrate aurait été en mesure de constituer un rempart contre les politiciens  de droite  qui dirigent maintenant le pays mais, force est de constater que les députés du NPD, particulièrement ceux du Québec, ne font pas le poids.

La prochaine élection fédérale n'est prévue que pour 2015, mais c'est dès maintenant que les Québécois et les Canadiens  doivent s'interroger sur le parti politique qui constituera une alternative crédible aux conservateurs. Le parti de Bob Rae et de Justin Trudeau pourrait bien être le seul en mesure de rassembler les forces progressives de partout au pays et de  préserver un siècle de progrès social au Canada.