Tout indique que le choix de Monsieur Lazhar pour représenter le Canada dans la course à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère était tout à fait approprié. De cette catégorie de la compétition hollywoodienne, il ne reste maintenant que cinq films en lice et celui de Philippe Falardeau, par bonheur, s'y retrouve. Approprié, le film l'est de par ses pistes de réflexions (sur le deuil, le milieu de l'éducation, l'immigration, sur notre rapport à «l'autre»), son «fond idéologique» empreint d'humanisme, et ses accents pédagogiques. Ces pistes - et ce n'est pas un hasard - s'appareillent merveilleusement bien avec les préférences de l'Académie en matière de films étrangers. En effet, non loin d'être une tribune politique, l'Oscar du meilleur film étranger est l'occasion pour les académiciens de démontrer leur sensibilité à l'égard des aspirations sociales, morales et politiques de films venant d'ailleurs. Une manière d'être tourné vers les autres cultures en quelque sorte. D'ailleurs, Une séparation, le film qui risque de l'emporter cette année, qui tient de la chronique sociologique et politique dans l'Iran d'aujourd'hui, promet assurément de flatter la bonne conscience humanitaire des académiciens.