Nous n'avons plus que peu de temps, on a parlé de trois semaines, pour organiser une protestation populaire énergique et incontournable, à l'image de celle qui a abouti au retrait du projet de centrale thermique du Suroît, pour obliger le gouvernement du Québec à entreprendre sans délai les procédures d'expropriation contre le promoteur Poirier au parc des Îles-de-Boucherville.

On sait déjà que les projets privés de ce promoteur auront pour effet une dégradation irréversible du parc des Îles de Boucherville, ce joyau dont la nature a fait cadeau à la région montréalaise et finalement au Québec tout entier.

Je m'étonne jusqu'à en être scandalisé de l'absence totale de réaction de la population québécoise face à la possibilité que ce parc soit saccagé à jamais pour les ambitions et la cupidité d'un promoteur qui semble n'avoir ni scrupules, ni sens communautaire.

Le 14 septembre, le gouvernement du Québec a fait au dit promoteur une offre d'achat dite finale au montant de 15 millions de dollars. Le promoteur Poirier rétorque aujourd'hui qu'il accepterait cette offre qui représente plus de deux fois le prix qu'il a payé au Mouvement Desjardins en 2007, à condition qu'on lui laisse 20% du terrain de 20 hectares pour y construire des centaines d'unités d'habitation.

Au reste et qu'il soit dit en passant, le Mouvement coopératif Desjardins ne peut échapper à un blâme d'incivisme pour avoir troqué ce lieu naturellement patrimonial contre une poignée de dollars. Et, de l'avis de la direction d'Urba 2015, tout cela se ferait au mépris des règlements de zonage de la ville de Longueuil et des dispositions du plan de la Communauté urbaine de Montréal.

Le peuple québécois va-t-il une fois de plus laisser des intérêts privés massacrer son patrimoine? Quel drôle de peuple sans échine ! L'envie me prend de paraphraser Zachary Richard qui me le pardonnera sans doute : «Peuple du Québec ! Réveille ! Réveille ! C'est le goddam qui vient piller not'patrimoine!»