Je vis à Laval et travaille à Montréal depuis sept ans, interrompu par un long séjour à New York City, où je devais aussi traverser un pont pour me rendre au boulot. $6 par jour pour traverser sur Manhattan (je crois que c'est $8 aujourd'hui). Un pont à deux étages; quatre voies sur la travée supérieure et trois en dessous pour voitures seulement. Il y avait toujours un peu d'attente pour le péage car ils ne profitaient pas de la nouvelle technologie dont dispose «notre» nouveau pont de la 25, mais rien de comparable à nos bouchons de circulation.

Eh ! oui, $6 par jour pour ceux qui veulent profiter du confort de leur voiture, sans compter le stationnement sur Manhattan, alors on compte $25 par jour, $125 par semaine, $500 par mois. Est-ce que je dois mentionner que le pont était toujours en parfait état, sans fermetures surprises? Surtout, la région de New York offre une quantité d'alternatives comme l'autobus et le train, avec des départs de très tôt à tard en soirée (parlez en aux usagers de la ligne de train de Mont-St-Hilaire qui manquent cruellement de départs / arrivées pour arriver à vraiment changer leurs habitudes). J'utilise d'ailleurs maintenant le train pour me rendre au travail afin de me préparer mentalement, mais aussi pour changer mes habitudes avant le démantèlement de l'échangeur Turcot, qui a déjà commencé prématurément par lui-même de toute façon.

Pour moi, la discussion quant aux ponts et infrastructures dans la région de Montréal commence et se termine avec l'installation de péages pour entrer dans le coeur de la métropole du Québec. Les gouvernements sont beaucoup trop endettés pour construire et bien entretenir les infrastructures dont nous avons cruellement besoin.  Pour ceux qui en doutaient, je crois que la preuve n'est plus à faire avec toutes les tuiles qui s'abattent sur les automobilistes depuis au moins deux ans.

En plus, les gouvernements sont beaucoup trop occupés par leurs joutes politiques au lieu de s'occuper des problèmes qui pourraient leur faire perdre des votes, comme d'imposer des frais aux utilisateurs des infrastructures. C'est beaucoup plus payant politiquement d'offrir du pain et des jeux, ça fait même oublier tous les scandales de gaz, de corruption et autres, le temps de l'éclatement d'un parti politique sur la place publique. Les jeux je vous dis!

Si on faisait payer $5 par jour aux automobilistes qui veulent partir de St-Jérome le matin à 5:30 (ou de n'importe quelle autre ville de banlieue sud ou nord qui a eu une croissance trop rapide depuis 10 ans en raison du trop faible coût associé au transport pour se rendre au travail à Montréal) et causer des bouchons de circulation, peut-être que nous aurions déjà un pont Champlain à deux étages et un échangeur Turcot neuf. Surtout, peut-être que le train de banlieue serait beaucoup plus populaire et efficace.  De là peuvent découler plusieurs effets positifs sur la population: moins de circulation, donc moins de pollution atmosphérique et, en prime, des infrastructures fiables et bien entretenues par les utilisateurs payeurs.

Les beaux jours de l'essence à $0.60 le litre et des gouvernements qui nous offrent les infrastructures parfaites et gratuites sont révolus. Si vous ne voulez pas vous faire à l'idée, parlez-en à vos amis grecs, irlandais, portugais, et peut-être même nos amis italiens bientôt. Nos gouvernements n'ont pas les moyens de s'endetter d'avantage après la crise que nous avons connue.

Pour l'instant, faites les premiers pas vers les transports en commun. C'est vraiment formidable de ne s'arrêter qu'à quelques gares ou arrêts d'autobus au lieu d'être enragé ET arrêté dans votre voiture. En plus, vous allez changer vos habitudes à long terme car pour l'instant, il n'y a aucun chantier majeur sur les routes de Montréal, seulement des infrastructures qui veulent s'effondrer! Ça ne sera pas beau tantôt...