Mgr Marc Ouellet, dit «le Prophète» (dixit Mgr Paul Lortie), va bientôt nommer son remplaçant. On peut être assuré d'une chose: ce ne sera pas une femme. L'Église catholique refuse aux femmes (la moitié de l'humanité) tout poste hiérarchique (prêtre, évêque, cardinal, pape). Imaginez un seul instant un grand organisme comme Hydro-Québec ou Bell Canada qui agirait de la sorte: interdiction formelle aux femmes d'être cadre, vice-présidente ou présidente. Les associations des droits de la personne auraient vite fait de monter au créneau et de dénoncer cette infamie. C'est pourtant exactement ce que fait l'Église catholique depuis des siècles. Mais surtout, n'allez pas prétendre que cette Église est sexiste. On vous taxerait de «mauvaise foi». L'Église, fidèle à sa tradition, se souvient des paroles de saint Cyprien: «La femme est l'instrument qu'emploie le diable pour posséder nos âmes» et on sait que les catholiques veulent sauver leurs âmes même si pour ce faire, il faut être sexistes. Mais la vraie raison vient de saint Paul (misogyne notoire) qui a dit que «l'homme est l'image et la gloire de Die : la femme est la gloire de l'homme» (seulement). Au XVIIIe siècle, un chef amérindien, qui était allé plusieurs fois dans les établissements français des Illinois, où les femmes jouissaient de la considération des hommes, avait dit: «Après le maître de la vie, l'homme n'est-il pas le roi et le maître de tous les autres animaux? [...] Pourquoi donc s'abaisserait-il à servir une faible et vile femme, tandis que c'est elle qui doit le servir et lui obéir?» Étonnant que l'Église catholique perpétue cette conception primitive et méprisante des femmes. Et on s'étonne que le Québec se «déchristianise» et que les églises se vident... Personnellement, je m'en réjouis au nom de la dignité humaine.