On se connecte à l'internet en souscrivant un abonnement à un opérateur télécom (câble, téléphone, sans fil, etc.).  Cet opérateur télécom investit dans la construction, modernisation et entretien d'un réseau afin de pouvoir permettre aux utilisateurs d'accéder à ses services, dont l'internet.  

On se connecte à l'internet en souscrivant un abonnement à un opérateur télécom (câble, téléphone, sans fil, etc.).  Cet opérateur télécom investit dans la construction, modernisation et entretien d'un réseau afin de pouvoir permettre aux utilisateurs d'accéder à ses services, dont l'internet.  

Le problème ici, c'est que l'opérateur n'a pas de contrôle sur la quantité d'information qui transige sur son réseau (ce qui est différent dans le cadre de la télévision traditionnelle ou de la téléphonie). C'est le client qui décide ce qu'il consomme.

Les services offerts via internet ne cessent de croître, tant en nombre qu'en quantité de bande passante requise pour les utiliser: vidéo à la demande, services musicaux en ligne, jeux en ligne, cloud computing, backup en ligne, etc.
Cela fait en sorte que les éditeurs de logiciel, les fournisseurs de contenu, les producteurs de jeux vidéo et autre Google de ce monde produisent sans cesse de nouvelles applications qui nécessitent plus de bande passante et qui sont aussi utilisées à plus grande échelle, pendant une période de temps plus grande.  

Par contre, qui doit investir pour permettre à tout ce beau monde d'avoir accès à ces services? Ce sont les opérateurs télécom. Ils touchent combien des revenus de ces éditeurs et producteurs de contenus? Zéro, niet!

Je ferais une analogie avec le système de distribution de l'eau. On ne paie pas la consommation de l'eau au Québec (sauf à quelques exceptions près). Nous avons donc un abonnement «illimité» à notre service d'aqueduc. Qu'arriverait-il si quelqu'un inventait une application, un hobby, ou autre qui requerrait l'utilisation constante de l'eau? Et que cette invention devenait si populaire que toutes les maisons auraient des robinets ouverts en permanence? Et ici, je ne pars pas un débat sur le gaspillage de l'eau qu'on pourrait comparer au téléchargement illégal. Je veux juste illustrer le problème structurel d'internet qui est en fait un aqueduc et qui n'est pas construit pour que l'ensemble de la population utilise l'eau simultanément, de façon constante et en requérant toujours une pression plus forte. Pire encore, et c'est là le gros problème, ce sont les compagnies qui développe les nouvelles applications qui font l'argent. Ce n'est pas l'opérateur télécom qui touche les revenus sur tous les nouveaux services qui voient le jour. Google, Facebook, Pandora, etc., façonnent le futur de l'internet sans mettre un seul sou dans l'infrastructure qui permet aux usagers d'utiliser leur service. Lorsqu'ils investissent des milliards pour développer de nouveaux produits et services, les consommateurs en redemandent, obligeant ainsi les opérateurs télécom à moderniser leur infrastructure, décupler constamment leur capacité, etc.  

Mais on voudrait qu'ils offrent tout cela de façon illimitée, sans augmenter leurs tarifs. Comment peuvent-ils développer un retour sur l'investissement dans ces conditions?



Les gros utilisateurs d'internet se plaignent. Ils ne veulent pas payer plus même s'ils consomment plus. Ils veulent donc, comme pour le système d'aqueduc, qu'on partage la facture entre citoyens et que la personne qui ne consomme pas beaucoup paie plus cher pour compenser celui qui consomme outrageusement.  

Certains diront que c'est pour ça qu'il y a différents forfaits. Moins cher et moins vite pour ceux qui consomment peu. Plus cher et plus vite pour ceux qui consomment beaucoup. Ce modèle économique satisfait le consommateur s'il est illimité. Mais, même si je consomme peu, pourquoi ne voudrais-je pas aller vite? Si je travaille à moins de 5 km de chez moi, je n'ai pas besoin d'une voiture qui va vite, mais si je travaille à 80 km de chez moi, ça me prend une Ferrari? C'est un non-sens.



Ce qu'il faut savoir, c'est que pour un opérateur télécom, la vitesse ne veut rien dire. C'est purement du marketing. Si tous les abonnements étaient à la vitesse maximale (le ultra haut débit), le réseau fonctionnerait mieux (pensez au bozo qui roule à 60km/h sur l'autoroute. C'est bien plus simple quand tout le monde roule à fond, à la même vitesse...).  

On a fondé le modèle de la consommation internet sur la vitesse, car lors de sa création, c'était la principale valeur ajoutée (aller vite). Aujourd'hui, ça ne signifie plus rien. Le problème n'est plus la vitesse, mais bien la quantité de données que le réseau peut transiter.  

Dans ce cas, il est vrai qu'un modèle basé sur l'utilisateur-payeur aurait du sens, pourvu que les sommes dégagées soient investies dans la mise en place de réseaux de fibres optiques jusqu'à la maison (FTTH).