Les Fédérations étudiantes de l'enseignement supérieur (FEUC et FEUQ) se préparent à déployer des moyens de pression pour éviter la hausse des droits de scolarité. Par ailleurs, on vient d'apprendre une nouvelle donnée indiquant que le nombre de cours de mise à niveau en français dans les cégeps aurait bondi de 46% en 10 ans. Cette statistique s'ajoute à ce que l'on connaît déjà à propos des taux de décrochage, de l'augmentation de la durée des études pour l'obtention d'un premier diplôme, tant dans les cégeps que dans les cycles universitaires. Et bien d'autres horreurs. Quel lien, direz-vous, y a-t-il entre ces données?  

Les Fédérations étudiantes de l'enseignement supérieur (FEUC et FEUQ) se préparent à déployer des moyens de pression pour éviter la hausse des droits de scolarité. Par ailleurs, on vient d'apprendre une nouvelle donnée indiquant que le nombre de cours de mise à niveau en français dans les cégeps aurait bondi de 46% en 10 ans. Cette statistique s'ajoute à ce que l'on connaît déjà à propos des taux de décrochage, de l'augmentation de la durée des études pour l'obtention d'un premier diplôme, tant dans les cégeps que dans les cycles universitaires. Et bien d'autres horreurs. Quel lien, direz-vous, y a-t-il entre ces données?  

Depuis longtemps, la question des droits de scolarité resurgit et tourne en débat de société. Ne pourrait-on pas cette fois, se demander si ce n'est pas précisément le faible coût des droits de scolarité qui est en partie responsable des échecs de ce système? Il est en effet responsable du mode d'organisation et de gestion des institutions d'enseignement supérieur qui, au nom de politiques d'ouverture, s'ajustent aux caprices et souvent à la paresse des étudiants. Ceux-ci ont le loisir d'abandonner, de retourner et d'étirer à leur guise des programmes qui ne leur coûtent pas cher, mais qui coûtent une fortune à la société. Ces pratiques sont en bonne partie responsables de ces dérives paternalistes qui finalement encouragent la dépendance sociale et financière de leur clientèle.

Par bien des exemples que connaissent les fédérations étudiantes, nos institutions (cégeps et universités comprises), ont fait le choix de suivre les lois du marché en multipliant cette offre de programmes sans se soucier des coûts. Cette multiplication des programmes sert  le plus souvent de voies de garage pour de milliers de jeunes en attente de travail. Cette situation est évidemment devenue de plus en plus coûteuse, tant pour les individus que pour les institutions elles-mêmes. Or, on n'a jamais entendu les responsables de ces fédérations remettre en question les failles reconnues de ce modèle d'enseignement supérieur qui nous est propre (avec sa durée plus longue qu'ailleurs) qui ne répond pas aux intérêts réels de leurs membres. Faut-il qu'on leur rappelle cette règle élémentaire de gestion qui veut que dès lors que l'on découvre l'augmentation des coûts de revient d'un service (public comme privé) alors que sa qualité diminue, la première chose à penser est de revoir son mode de fonctionnement, d'identifier ce qui ne va pas et de changer ce qui doit être changé. Et cela, avant de penser d'engager plus d'argent.

L'augmentation des droits de scolarité s'impose-t-elle? Sans aucun doute! Mais puisqu'ils ne suffiront pas à satisfaire les besoins, il faudrait du même coup revoir l'ensemble du modèle pour le rendre plus efficace. Voilà un point de vue que devraient se rappeler les fédérations étudiantes dans le débat qui s'engage. Mais malheureusement, celles-ci une fois de plus font preuve de leur immaturité et se montrent incapables de s'affranchir du pouvoir syndical, qui lui qui a tout intérêt à défendre le statu quo. Conséquemment, elles continueront de se discréditer auprès de leurs membres et de l'opinion publique. Dommage!