L'opposition de certains citoyens de Beaconsfield à l'ouverture d'une résidence pour personnes âgées m'a rappelé un incident affligeant vécu par ma fille et son conjoint il y a quelques années.

L'opposition de certains citoyens de Beaconsfield à l'ouverture d'une résidence pour personnes âgées m'a rappelé un incident affligeant vécu par ma fille et son conjoint il y a quelques années.

Devant le succès de leur petite entreprise, soit l'ouverture d'une résidence de 10 chambres pour personnes âgées autonomes, ils ont projeté d'en ouvrir une deuxième dans le même quartier. Or, un médecin de ce quartier huppé de la région de Québec, appuyé de quelques autres résidants, s'y est farouchement opposé. Pour lui, et je le cite, «cette deuxième résidence serait une métastase de la première» (très bien tenue, en passant).

Il fallait donc en conclure que dans son esprit, cette première résidence était un «cancer» qui allait miner la santé de son quartier. Sortis de la bouche d'un médecin, supposé de par sa profession faire montre d'empathie et de compassion, ces propos sont pour le moins préoccupants. Mais peut-être ce brave médecin avait-il raison! Les vieux, c'est bien connu, sont des couche-tard tapageurs, ils reçoivent plein d'amis aussi bruyants qu'eux, ils boivent et ils fument, et ils font «crisser» leurs pneus... On devrait plutôt les parquer dans des baraques dans de lointaines banlieues où ils cesseront d'être des nuisances. Ils pourront ainsi, comme l'écrivait Brel, «traverser le présent en s'excusant déjà de n'être pas plus loin»...