L'intention ultime du front commun des médecins de famille au Québec, qui se sont opposés au ticket modérateur sur les soins de santé, serait-elle désintéressée, voire magnanime, en se faisant les défenseurs des pauvres de notre province? Vraiment, il m'est difficile de l'admettre en sachant que ces derniers en seraient épargnés.

L'intention ultime du front commun des médecins de famille au Québec, qui se sont opposés au ticket modérateur sur les soins de santé, serait-elle désintéressée, voire magnanime, en se faisant les défenseurs des pauvres de notre province? Vraiment, il m'est difficile de l'admettre en sachant que ces derniers en seraient épargnés.

Et, serait-il vrai que l'état de pauvreté conduirait nombre de personnes à risquer d'aggraver leur état de santé avant de consulter si un ticket modérateur était imposé aux malades? À mon avis, cet argument est irrecevable. À moins, certes, qu'en santé publique, nous refusions d'opérer l'important tournant qui s'impose: la promotion d'une véritable éducation préventive. Pour qu'elle advienne, faudrait-il faire davantage foi en l'être humain capable de prendre sa santé en main et d'accepter de remettre en valeur ces deux concepts-clés : intégrité et maturité.

Le ticket modérateur sur les soins de santé, quelles qu'en soient les modalités, je le perçois fort intéressant pour redonner à tous le sens de la merveille du corps et d'apprendre à l'assumer entièrement. Et encore pour redonner une âme au service professionnel de la santé.

En ce temps précis, réconcilier l'écologie humaine à l'écologie environnementale me semble l'un des défis des plus urgents pour guérir la santé. Aurons-nous le courage et la volonté politique de relever ce grand et beau défi? Je le souhaite de tout coeur pour réhumaniser notre société.