Après le REER, le REEE, le CELI, voici un autre sigle qui s'ajoute dans le vocabulaire de la planification financière. Pour les employés qui se voient offrir un RVER par leur patron, voici 12 questions clés pour mieux comprendre de quoi il en retourne.

Suis-je forcé de participer au RVER ?



Non. Comme son nom l'indique, le régime volontaire d'épargne-retraite n'est pas obligatoire. Votre adhésion est automatique, mais vous disposez de 60 jours pour vous retirer. Par la suite, il faudra attendre au moins 12 mois pour pouvoir stopper complètement vos cotisations, à moins que votre employeur verse des cotisations en votre nom, ce qui est plutôt rare.

Combien puis-je y cotiser ?



Par défaut, vos cotisations seront fixées à 2 % de vos revenus, un pourcentage qui grimpera jusqu'à 4 % au fil des ans. Mais vous pouvez verser jusqu'à 18 % de vos revenus de l'année précédente, soit le même plafond que dans les autres régimes de retraite et le REER. Attention, il s'agit d'un plafond commun : l'argent que vous versez dans votre RVER réduira votre espace REER. Assurez-vous de ne pas dépasser ce seuil, car les pénalités pour cotisations excédentaires sont vraiment ruineuses.

Puis-je changer ma cotisation en cours de route ?



Oui. Vous pouvez modifier votre niveau de cotisation en tout temps si votre capacité d'épargner évolue. Mais votre employeur peut limiter les modifications à 2 par période de 12 mois.

Ai-je droit à une réduction d'impôt ?



Comme pour le REER, vos cotisations donnent droit à une déduction de revenus qui permet d'abaisser vos impôts. Toutefois, l'économie d'impôt sera calculée directement sur votre paie, si bien que vous ne recevrez pas de remboursement d'impôt après avoir fait votre déclaration de revenus.

Dois-je contribuer au RVER si je suis étudiant ?



L'adhésion automatique au RVER est prévue pour tous les salariés de 18 ans et plus qui travaillent depuis au moins un an en continu pour le même employeur. Mais les nouveaux employés peuvent quand même prendre l'initiative de s'inscrire au RVER dès le moment de leur embauche.

Je suis travailleur autonome, puis-je avoir un RVER ?



Bien sûr. Les travailleurs autonomes peuvent s'inscrire directement auprès d'un administrateur de RVER inscrit chez Retraite Québec. Idem pour les travailleurs d'une entreprise de moins de cinq employés, qui ne sera jamais tenue d'offrir un régime de retraite.

Est-il possible de transférer toute mon épargne-retraite dans mon nouveau RVER ?



Absolument. Vous pouvez transférer dans votre RVER les épargnes que vous avez déjà accumulées dans d'autres régimes enregistrés comme un REER ou un régime de participation différée aux bénéfices (RPDB). Les sommes qui étaient immobilisées auparavant le resteront dans le RVER.

Puis-je retirer mon argent en tout temps ?



Oui et non. Les cotisations versées par votre employeur sont immobilisées jusqu'à la retraite. Vous ne pourrez pas y toucher avant la retraite, sauf dans certaines situations particulières (ex. : invalidité). Par contre, vous êtes libre de retirer vos propres cotisations au moins une fois tous les 12 mois. Toutefois, il faudra payer l'impôt sur le retrait.

Puis-je «rapper» pour acheter une maison ?



Oui, mais vous devrez d'abord déplacer vos cotisations qui se trouvent dans le RVER vers un REER, explique Robert Tellier, vice-président chez Manuvie. À partir du REER, vous pourrez ensuite retirer l'argent dans le cadre du Régime d'accession à la propriété (RAP) pour faire une mise de fonds sur votre maison. Malheureusement, ce petit détour complique les démarches et risque de vous coûter plus cher de frais.

Et si je change de travail ?



Si vous changez d'emploi, vous pouvez continuer de cotiser au RVER de votre ancien employeur. Vous pouvez aussi transférer vos économies dans le RVER de votre nouvel employeur. Autrement, il est possible d'envoyer vos cotisations dans un REER et celles de votre patron dans un compte de retraite immobilisé (CRI) que vous gérerez à votre guise.

Que se passera-t-il avec mon RVER quand je serai à la retraite ?



Vous pourrez vous acheter une rente. Sinon, vous pourrez retirer vos propres cotisations ou les transférer dans un REER ou un fonds enregistré de revenus de retraite (FERR), duquel il faudra faire des retraits minimums à partir de 72 ans.

Les cotisations de l'employeur peuvent quant à elles être transférées dans un fonds de revenu viager (FRV).

En cas de divorce ou de décès, que se passe-t-il avec mon RVER ?

Comme le REER et les autres régimes de retraite, le RVER fait partie du patrimoine familial, explique Éric Brassard, CA et conseiller en placement chez Brassard Goulet Yargeau.

En cas de décès, le RVER est versé au conjoint en priorité, ce qui peut poser des maux de tête aux familles reconstituées. Le conjoint peut renoncer à cet avantage, mais il lui est possible de revenir sur sa décision jusqu'à la veille du décès.