« Mon mari et moi avons 68 et 70 ans. Nous avons l'intention de vendre notre maison. Nous disposerons d'environ 400 000 $. Nous sommes très conservateurs dans nos placements. Nous nous sommes informés chez Épargne placement Québec et chez Desjardins. Les taux d'intérêt sont très, très bas. Est-ce la seule option que nous avons si nous voulons conserver notre capital intact et profiter de revenus mensuels ? » - Louise

Les taux d'intérêt sont effectivement très bas. Dans certains pays comme la Suisse, ils sont même négatifs ! Les solutions miracles n'existent pas. Pour avoir des rendements plus élevés, il faut accepter plus de risques. Mais ce n'est pas à 70 ans qu'on devient plus cow-boy !

Ceci dit, il est possible d'aller chercher un peu plus d'intérêts en magasinant un meilleur taux dans une banque virtuelle. Pour un terme de cinq ans, vous aurez par exemple 1,75 % chez Tangerine, 2,3 % chez Achieva Financial ou AcceleRate Financial et 2,45 % chez Peoples Trust. C'est un peu mieux que le 1,7 % d'Épargne Placement Québec.

Sinon, vous pourriez songer à acheter une rente viagère avec une partie de votre montant, suggère Denis Preston, formateur et planificateur financier indépendant. D'ailleurs, la rente viagère est clairement plus avantageuse que les fonds distincts avec garantie de retrait minimum, insiste M. Preston.

La rente viagère vous versera des revenus réguliers jusqu'à votre mort et celle de votre conjoint. Avec un montant de 100 000 $, par exemple, vous pourriez recevoir plus de 5000 $ par année, tout dépendant des caractéristiques de la rente.

Ces versements ne seront pas entièrement imposables, puisqu'ils seront partiellement composés d'une partie de votre capital que l'assureur vous rembourse. À ce propos, il faut savoir qu'un changement aux tables de mortalité fera en sorte que les rentes seront un peu moins avantageuses à partir du 1er janvier prochain.

La rente a l'avantage de vous assurer une paix d'esprit en vous garantissant des revenus constants jusqu'à la fin de vos jours... même si vous vivez jusqu'à 110 ans !

Mais contrairement à un dépôt à terme, la rente n'est pas liquide. Le capital ne vous appartient plus. C'est donc un choix pour la vie, une décision irréversible qu'il ne faut pas prendre à la légère. Prenez le temps de magasiner. Consultez un courtier qui vous présentera une dizaine de soumissions, car il peut y avoir un écart important d'un assureur à l'autre.

TROP D'ARGENT ?

« J'aimerais savoir s'il est normal que mon courtier laisse 28 000 $ dans l'encaisse de mon compte depuis plus d'un an, me disant qu'il attend une occasion pour investir cette somme. Est-ce dans l'intérêt de la maison de courtage d'agir ainsi ? » - Louise

Rassurez-vous, votre courtier ne tire pas un avantage personnel à laisser de l'argent dormir dans votre portefeuille. Au contraire, les conseillers en placement qui sont payés à la commission ont plutôt intérêt à multiplier les transactions pour gonfler leur rémunération.

D'autre part, il n'est pas inhabituel de garder environ 5 % d'encaisse dans un portefeuille de placement, pour profiter d'éventuelles occasions de placement. Mais au-delà de ce seuil, la stratégie peut devenir un pari dangereux.

Si le marché monte et qu'on rate une partie de l'envolée, on laisse de l'argent sur la table. Mais si le marché baisse et qu'on peut racheter à bas prix, on est gagnant.

Par les temps qui courent, il est tentant de garder davantage d'encaisse, pour éviter de prendre des risques exagérés, alors que les marchés boursiers paraissent surévalués : les actions se négocient à un ratio d'environ 17 fois les bénéfices prévus.

Depuis le début de l'année, les investisseurs ont cru plusieurs fois que la Bourse allait débouler : en février alors que les craintes d'une récession mondiale se faisaient sentir, puis en juin lorsque les Britanniques ont voté pour leur sortie de l'Union européenne.

Mais chaque fois, le recul a été de courte durée et les Bourses sont reparties de plus belle, faisant mentir les oiseaux de malheur.

A posteriori, on peut donc dire que votre conseiller a laissé passer le train, car la Bourse américaine a battu des records historiques cet été encore, tandis que la Bourse canadienne a grimpé de 15 % depuis le début de 2016, en incluant les dividendes.

AVANCE DE FONDS À L'ÉTRANGER

« Que pensez-vous d'effectuer un paiement plus élevé que le solde pour disposer d'une source d'argent comptant lors d'un voyage ? » - Guy« Nous aimerions savoir si des frais nous seront facturés si nous mettons de l'argent sur notre carte de crédit afin de pouvoir nous en servir comme avance de fonds. » - Bernard & Lyne

Dans ma chronique de la semaine sur les pièges des cartes de crédit, je vous mettais en garde contre les avances de fonds, qui peuvent vous coûter très cher, car les intérêts commencent à courir dès le jour du retrait.

Il est possible d'éviter les intérêts en mettant de l'argent sur sa carte de crédit avant de partir en voyage. C'est permis. Sauf qu'en cas de fraude, l'émetteur pourrait décider de ne pas vous rembourser votre argent. En outre, il ne faut pas oublier un solde créditeur sur votre carte à votre retour. Après un an, certains émetteurs imposent des frais de 10 $ ou plus si le compte est resté inactif.

D'autre part, n'oubliez pas que vous devrez payer quand les frais de transaction (ex. : 2,75 à 10 $) à chaque avance de fonds. Pour de petits retraits, ça peut être ruineux. Afin d'amortir ces frais, faites des retraits plus substantiels... mais pas trop, car il n'est jamais prudent de se balader avec un magot dans ses poches à l'étranger.

Quand vous partez en voyage, le monde idéal est d'acheter des devises étrangères à l'avance dans un bureau où les frais de change sont plus bas (ex. : Globex 2000, Calforex) et de payer le reste de vos achats à l'étranger avec une carte de crédit sans frais de conversion de change (ex. : Récompenses Visa Amazon.ca, Platine MasterCard de Rogers).

En passant, ne vous laissez pas séduire par la carte Visa prépayée CIBC Air Canada AC Conversion, lancée cette semaine. Le marketing séducteur présente cette carte comme la solution moderne à la ceinture remplie de billets de banque que les voyageurs portaient à leur taille pour éviter de se faire voler.

Mais quand vous chargez de l'argent sur la carte, disons des dollars américains, l'émetteur prélève des frais de conversion de devises de 2,5 % comme la plupart des cartes de crédit. Pas donné !