On se plaint depuis longtemps que les fonds communs de placement coûtent une fortune. Et c'est vrai. Avec un ratio de frais de gestion de 2,25 à 2,5 %, les épargnants laissent parfois la moitié de leurs rendements en frais, ce qui n'a aucun sens.

Au cours de la dernière décennie, par exemple, les investisseurs ont obtenu un rendement de 2,9 % par année dans un fonds équilibré canadien moyen. Ce n'est guère plus que les frais qu'ils ont payés à la famille de fonds.

Pourtant, les investisseurs disciplinés qui sont prêts à s'ouvrir un compte de courtage sur l'internet et à prendre leurs décisions de placement eux-mêmes peuvent réduire les frais de gestion par dix. En effet, il existe de plus en plus de solutions simples et bon marché pour les investisseurs autonomes. Voici quelques pistes...

FONDS NÉGOCIÉS EN BOURSE

Sans conteste, la meilleure avenue pour investir à bon marché est celle des fonds négociés en Bourse (FNB), qui permettent d'acheter un panier bien diversifié de titres (actions, obligations, etc.) en une seule action. Comme le FNB se contente de refléter la composition d'un indice, les frais de gestion sont infiniment plus faibles que ceux d'un fonds commun, parfois à peine 0,06 %. Autant dire des poussières.

Après 25 ans de croissance phénoménale, l'industrie des FNB compte désormais plus de 500 fonds. Le pionnier iShares S&P/TSX 60 Index Fund (XIU), qui suit l'indice phare de la Bourse de Toronto, demeure le roi des FNB au Canada, avec plus de 10 milliards d'actif.

Mais il existe aussi une batterie de fonds qui tentent de battre l'indice en appliquant des critères de sélection orientés sur les dividendes élevés, le style de valeur, le « momentum », etc.

Leurs frais sont plus élevés, mais le jeu en vaut parfois la chandelle, comme dans le cas du BMO FNB Low Volatility Canadian Equity (ZLB), qui a grimpé de 19 % par année depuis trois ans. Tout ça pour un ratio de frais de gestion (RFG) de 0,4 %.

En choisissant des FNB d'actions américaines et étrangères et des FNB d'obligations, il est possible de composer un portefeuille bien diversifié à frais minimes.

P.-S. - En allant dans une firme de courtage direct qui n'impose pas de frais de transaction sur une sélection de FNB (ex. : Scotia iTrade) et en vous inscrivant au plan de réinvestissement des distributions, vous aurez le portefeuille qui coûte le moins cher en ville !

FONDS INDICIELS

Les fonds indiciels sont de proches cousins des FNB. Ce sont des produits de « gestion passive » qui se contentent de refléter le rendement d'un indice, sans intervention d'un gestionnaire.

Par exemple, la Banque TD offre une famille de fonds indiciels aux investisseurs autonomes dont les RFG sont de 0,33 % à peine. Les autres banques ont aussi des fonds indiciels dont les frais sont un peu plus élevés (ex. : 0,7 %).

Les frais de gestion annuels des fonds indiciels sont généralement supérieurs à ceux des FNB. Mais l'investisseur n'a pas à payer de frais de transaction à l'achat et à la vente, qui peuvent atteindre quelque 30 $ chez un courtier direct, pour ceux qui ont moins de 50 000 $ dans leur compte.

Ainsi, les fonds indiciels restent une solution avantageuse pour les investisseurs qui n'ont pas beaucoup de sous et qui veulent investir régulièrement leurs épargnes.

SÉRIES D OU E

Vous préférez qu'un gestionnaire en chair et en os veille sur vos placements ? Jetez un coup d'oeil sur les fonds communs de série D ou E offerts par plusieurs familles comme RBC, BMO, PH&N, Scotia, AGF, BlackRock, CI, Dynamique, Fidelity, Invesco Trimark, Mackenzie et j'en passe.

Ces séries sont idéales pour les investisseurs qui achètent leur fonds eux-mêmes chez un courtier direct, car la commission de maintien est réduite à 0,25 % par an, alors qu'elle s'élève souvent à 1 % lorsque vous faites affaire avec un conseiller. Cela réduit d'autant le RFG.

Cette option sourira aux épargnants qui veulent une recette simple, qui cherchent un seul fonds bien diversifié qui se rééquilibre tout seul, ce qui est moins facile à trouver dans l'univers des FNB.

Parmi les premiers de classe, on peut citer le fonds Jarislowsky Fraser Sélect équilibré E (RFG de 0,9 %, rendement annuel de 8 % sur cinq ans) et le fonds Beutel Goodman équilibré D (RFG 1,2 %, rendement de 7,75 % sur cinq ans).

Avec la série D de la famille BlackRock ou BMO, vous avez aussi accès à un portefeuille de FNB qui se rééquilibre tout seul pour environ 0,8 % par an. Pas mal non plus.

COMME WARREN BUFFETT

Faire autant d'argent que le milliardaire américain Warren Buffett ? C'est simple comme bonjour ! Il suffit d'acheter des actions de catégorie B de Berkshire Hathaway (BRK.B). De 1965 à 2014, l'action a grimpé de 22 % en moyenne par année, contre 10 % pour l'indice S&P 500 de la Bourse américaine incluant les dividendes.

Bien sûr, les rendements ont été moins spectaculaires depuis 10 ans (9 %). Bien sûr, il y a de l'incertitude entourant la succession de Buffett, qui a aujourd'hui 85 ans. Mais le conglomérat qui est présent dans une foule de secteurs et dans une panoplie de grands noms comme Coca-Cola, Benjamin Moore et Heinz reste une solution de rechange intéressante à un fonds d'actions américaines.