Avez-vous parfois l'impression que votre banque vous a à l'oeil? Qu'elle écornifle dans vos affaires pour mieux vous vendre de nouveaux produits? Patrick, oui. Et ça l'irrite.

Il a contracté une hypothèque auprès de la Banque Royale où il a aussi un compte chèque et un compte d'épargne virtuel. Ses autres placements sont dans une autre institution financière. Plusieurs fois par année, un représentant de la Banque Royale qui ne travaille même pas à sa succursale l'appelle pour lui offrir toutes sortes de solutions de placements.

« Ce qui me gêne c'est que le représentant a accès au montant dans mes comptes. Et comme ce n'est jamais la même personne qui me téléphone, j'ai l'impression que n'importe qui peut avoir accès à mes comptes au nom d'une «offre spéciale» pour me faire supposément économiser », dénonce-t-il.

Comment se fait-il qu'une institution financière scrute les données confidentielles de sa clientèle pour ensuite lui vendre d'autres produits financiers ? Est-ce une pratique courante ?

Oui ! Du moins à la Banque Royale.

Lorsque les systèmes de la Banque déterminent qu'un client pourrait bénéficier d'une offre spéciale, le nom de ce client est transmis à l'équipe de RBC chez Royal Direct. Ces employés contactent alors les clients, afin de leur offrir des conseils et de l'information, m'a expliqué le porte-parole de la Banque Royale, Raymond Chouinard.

« Tous les agents de Royal Direct sont des employés de RBC et de ce fait, ont accès aux informations bancaires des clients. Mais, selon le code de déontologie très strict de RBC, ils ne doivent consulter que les dossiers des clients avec lesquels ils font affaire », m'a-t-il assuré.

En théorie, les clients sont censés avoir donné leur consentement pour que la Banque utilise leurs informations financières à des fins de marketing. Lors de l'ouverture du dossier d'un client, la Banque lui demande s'il accepte d'être contacté par un employé de RBC pour recevoir des offres promotionnelles. Mais sincèrement, j'ai l'impression que bien des clients ne réalisent pas qu'ils donnent leur aval à ce genre de pratique quand ils ouvrent leur compte.

Ils ne savent pas non plus qu'ils ont le droit, en tout temps, d'exiger que la Banque arrête la sollicitation. Ils cesseront alors d'être importunés.

Épargne-études : la saga de l'IQEE

Je l'ai écrit à maintes reprises, le Régime enregistré d'épargne-études (REEE) est une des meilleures façons d'économiser pour les parents. La raison est simple : les cotisations donnent droit à une subvention combinée fédéral/provincial de 30 %, même davantage pour les parents à plus faibles revenus. Dur à battre !

Le hic, c'est que les parents ont du mal à obtenir le 10 % qui vient de Québec, appelé incitatif québécois à l'épargne-étude (IQEE).

Prenez Vincent. Il a ouvert un REEE pour ses deux enfants chez le courtier TD Waterhouse. En décembre 2013, il a cotisé 5000 $. Au mois de mars suivant, il a reçu la subvention fédérale de 1000 $, soit 500 $ par enfant. Mais après pratiquement deux ans d'attente, il n'a pas encore obtenu les 500 $ de Québec.

« Il me semble ça aurait dû être fait depuis longtemps. Avez-vous une idée quand les contribuables québécois vont recevoir l'IQEE ? », me demande-t-il.

En fait, c'est chez TD Waterhouse que ça bloque. Leurs systèmes ne sont pas compatibles avec le format mis à jour du formulaire de demande exigé par Revenu Québec. « Par conséquent, nous n'avons pu soumettre certaines demandes de subvention de l'IQEE au nom de nos clients », m'a expliqué la porte-parole du Groupe Banque TD, Fiona Hirst.

Les pros de la techno de la TD traitent ce dossier en priorité. Ils pensent être en mesure de verser la subvention au printemps 2015. Ouf ! C'est vraiment long. Pendant ce temps, la clientèle perd le rendement qui aurait pu être généré sur cette fameuse subvention. Même si c'était seulement 5 % de rendement, ça fait au moins 50 $ de perdus. J'espère que la Banque trouvera une façon de dédommager ses clients.

« Nous communiquerons avec les clients touchés au cours des prochaines semaines pour fournir plus de détails sur leur dossier et leur indiquer à quel moment ils peuvent s'attendre à recevoir leur paiement de l'IQEE », indique Mme Hirst, avouant du même souffle que cette situation n'est pas à la hauteur du service que la clientèle a l'habitude de recevoir.

Remarquez, la TD n'est pas la seule banque à avoir fait languir sa clientèle pour obtenir l'IQEE qui existe depuis 2007.

De nombreuses institutions financières récalcitrantes ont mis des années à adapter leurs systèmes informatiques pour pouvoir obtenir l'IQEE au nom de leurs clients. Pour toucher son dû, un lecteur a même été obligé de poursuivre sa banque aux petites créances, en 2012. Et il a gagné! Faut le faire.

Le REEE gagne en popularité

*Près de 7 jeunes Canadiens sur 10 (68 %) de 17 ans et moins ont des économies pour leurs études postsecondaires.

*Plus des trois quarts (77 %) de ces enfants ont un REEE en 2013, contre seulement 69 % en 2008.

*En moyenne, leur REEE contient 10 253 $.

*Les enfants dont les parents ont un diplôme universitaire sont plus nombreux (78 %) à posséder un REEE que ceux dont les parents ont un diplôme d'études secondaires (52 %).

*Les enfants qui ont des notes supérieures à 90 % sont plus nombreux à avoir un REEE (78 %) alors que la proportion n'est que de 53 % chez ceux qui ont des notes de 60 % ou 70 %.