Vous avez perdu de l'argent avec Groupon ? Voici une offre sur laquelle vous devez absolument sauter. Un tribunal ontarien vient de donner le feu vert au règlement à l'amiable d'un recours collectif contre le géant américain des achats groupés sur l'internet.

Pour les non-initiés, je vous rappelle la recette de Groupon qui a été reprise par une foule d'autres entreprises comme Tuango, GoYuB ! ou Wikideal.

Chaque jour, le site diffuse des aubaines fracassantes proposées par des commerçants qui veulent faire leur promotion. L'offre est activée dès que le site obtient assez de réponses. Les clients obtiennent ensuite un chèque-cadeau qu'ils doivent utiliser chez le commerçant dans les délais indiqués.

Mais les consommateurs peuvent se faire jouer des tours par les dates d'expiration. C'est ce qui est arrivé à un consommateur ontarien, en novembre 2010. Il a versé 25 $ pour un bon lui donnant droit d'acheter pour 50 $ chez Gap. Une aubaine de 50 %.

Mais quand il s'est présenté à la boutique de vêtements, peu de temps après, la date d'expiration était passée depuis quelques jours. Le client n'a jamais pu utiliser son bon ni même récupérer l'argent qu'il avait déboursé.

Sa mésaventure a donné naissance à un recours collectif qui vient de se solder par une entente. Groupon versera 535 000 $, dont 235 000 $ serviront à payer les honoraires et les frais. Le reliquat pourra être réclamé par les consommateurs qui ont perdu de l'argent de la même façon.

Vous êtes du lot ? Rendez-vous à l'adresse suivante : www.grouponclassaction.ca

Avec le règlement de ce recours collectif, l'occasion est belle de revenir sur les droits des consommateurs qui participent aux offres d'achats groupés.

Le coupon n'expire jamais

Sachez d'abord que ce type de coupon est assujetti aux règles sur les cartes-cadeaux de la Loi sur la protection du consommateur. Cela signifie que le coupon ne peut pas avoir de date d'expiration et que le commerçant ne peut pas exiger de frais d'utilisation supplémentaires. Autrement dit, la somme que vous avez payée n'est jamais perdue. Et l'argent que vous avez versé doit pouvoir servir en entier.

Mais votre rabais peut s'envoler

Par contre, vous pouvez perdre le rabais après la date d'expiration. C'est légal. Alors avant de sauter sur une offre, assurez-vous de pouvoir utiliser le service durant la période déterminée qui est parfois assez courte. Sinon, vous perdrez votre rabais et vous serez obligé de payer le plein prix pour ne pas perdre votre argent au complet.

Et si le commerçant ferme ses portes ?

Légalement, le site web n'est pas responsable de la faillite d'un commerçant dont il a fait la promotion, car il n'est qu'un intermédiaire. Lorsqu'il remet le certificat au client, il a rempli son engagement.

Cela dit, plusieurs sites d'achats groupés permettent aux consommateurs d'obtenir un remboursement jusqu'à 14 jours après la date d'achat, dans la mesure où le certificat n'a pas été utilisé.

Mais autrement, rien n'oblige un site d'achats groupés à vous dédommager, a confirmé un jugement aux petites créances rendu en novembre dernier.

Pensez-y avant d'acheter un certificat d'une valeur importante. Certains commerçants, comme le spa Ribal, ont annoncé des aubaines fracassantes juste avant de fermer leurs portes. Les clients qui avaient payé jusqu'à 800 $ se sont retrouvés parmi les créanciers ordinaires.

Attention aux taxes

Prenez garde de ne pas payer trop de taxes lorsque vous échangez un coupon. Les règles sont un peu mêlantes.

Sur les bons qui portent la mention « taxes incluses », vous n'avez pas à payer de taxes.

Mais si le bon n'inclut pas les taxes, il faudra les ajouter lorsque vous utiliserez le bon, explique Revenu Québec. Les taxes sont calculées sur le montant du bon et la somme additionnelle versée sur place, si vous dépensez davantage. Mais la réduction accordée n'est jamais taxable.

Alors, si vous avez payé 80 $ pour des services de spa de 200 $, vous paierez 12 $ de taxes, soit 15 % sur 80 $ (et non sur 200 $).

Compliquons un peu les choses. Disons que vous avez payé 20 $ pour un repas d'une valeur de 40 $. Mais vous invitez un ami et la facture totalise 100 $. Dans ce cas, vous paierez 12 $ de taxes, soit 15 % de la valeur de votre coupon (20 $) plus l'excédent (60 $). Sur place, l'addition s'élèvera donc à 72 $.

Et le pourboire ? Il serait plus chic de le calculer sur la valeur totale du repas (100 $) avant taxes, donc de laisser 15 $.

Lisez les petits caractères

Quand on s'attarde aux petits caractères, on réalise que certaines offres sont un peu moins appétissantes. Par exemple, pour un souper au restaurant, l'offre se limite souvent à un rabais par table de deux. Au lieu du rabais de 50 % qui est annoncé sur le prix d'un repas, vous aurez droit à seulement 25 % si vous devez payer l'autre repas au plein prix.

Méfiez-vous des fausses aubaines

Assurez-vous qu'il s'agisse d'une véritable aubaine en comparant le prix de vente normal sur d'autres sites internet.

Les commerçants n'ont pas le droit de gonfler artificiellement leur prix de vente pour attirer la clientèle avec de faux rabais. Si tel est le cas, portez plainte à l'Office de la protection du consommateur ou au Bureau de la concurrence.

Allez-y mollo

Ne vous inscrivez pas à trop de services d'achats groupés : votre boîte de courriels sera submergée par les offres. Mais surtout, achetez seulement ce dont vous avez besoin et ce dont vous avez les moyens. Même si les rabais sont attirants, il faut savoir résister, car ils visent souvent des produits de luxe ou des services superflus.