Toutes les tablettes de chocolat Dairy Milk vendues en Angleterre et en Irlande seront faites de cacao certifié équitable avant la fin de l'été 2009, a annoncé la semaine dernière le géant de la confiserie Cadbury.

La Fondation Fairtrade, qui s'assurera de l'origine du cacao utilisé, s'est réjouie de cette initiative, notamment pour la reconnaissance du logo et du principe même de l'agriculture équitable, qui permet de rétribuer le travail des producteurs à sa juste valeur. Le café équitable a déjà gagné les rayons des grandes épiceries. Dans le cas du chocolat, le cacao équitable était encore réservé aux produits haut de gamme, souvent des chocolats noirs, à haute teneur en cacao. Ce n'est pas le cas de la Dairy Milk avec ses 27% de cacao, mais la célébrissime tablette a l'avantage d'être très populaire dans les dépanneurs du monde entier.

 

«Je ne crois pas que les acheteurs de la Dairy Milk vont y attacher beaucoup d'importance, explique Jordan Lebel, spécialiste du chocolat et professeur à l'école de gestion John-Molson de l'Université Concordia. Dans ce cas, c'est un élément de différenciation dicté davantage par l'industrie que par le consommateur lui-même.»

Le cacao de la Dairy Milk provient du Ghana. «Nous allons utiliser le même cacao que maintenant, mais nous allons le payer plus cher, précise Luisa Girotto, vice-présidente des affaires de Cadbury Amérique du Nord. Le prix est aussi fixé à l'avance. S'il y a une chute du cours du cacao, le producteur est assuré d'obtenir le prix négocié.»

Le grand patron de Cadbury s'est rendu en Afrique le mois dernier en prévision de cet accord, qu'il qualifie d'historique. Cadbury travaille aussi avec des producteurs de cacao en Inde, en Indonésie et dans les Caraïbes afin d'améliorer la qualité des fèves. Selon Luisa Girotto, au-delà des principes sociaux véhiculés par le commerce équitable, la pratique est aussi un bon coup pour la compagnie puisque, en investissant dans la communauté où se trouvent les plantations, elle s'assure d'un approvisionnement plus constant. Le sucre utilisé devra aussi être certifié équitable.

Au départ, 40 000 fermes du Ghana en bénéficieront, mais il devrait y en avoir plus du double lorsque les Dairy Milk du monde seront certifiées. Cadbury Canada prévoit étendre son offre équitable ici mais ne peut donner de date pour l'instant. Il se vend chaque année 17 millions de tablettes Dairy Milk au Canada seulement.

FRITURE

Ottawa s'intéresse à l'acrylamide

Après le bisphénol, un autre inquiétant composé est dans la ligne de mire de Santé Canada: l'acrylamide.

Son nom est encore inconnu de la plupart des consommateurs, mais cette substance réussit tout de même à faire son chemin jusqu'aux garde-manger nord-américains. Surtout ceux qui sont riches en friture. «L'acrylamide est une substance chimique qui se forme dans certains aliments, le plus souvent d'origine végétale, dont la teneur est riche en glucides et faible en protéines», selon la définition de Santé Canada. Ça ne vous dit toujours rien? Eh bien! sachez qu'on en trouve surtout dans les croustilles et les frites.

Car pour contenir la vilaine substance, il faut que l'aliment ait subi une cuisson à très forte chaleur. Preuve que la chaleur joue un important rôle dans sa formation, la pomme de terre bouillie en contient beaucoup moins puisque sa cuisson ne demande pas un degré de chaleur aussi intense. Contrairement au bisphénol, il n'est pas nécessaire que l'aliment ait été en contact avec une substance externe qui contient de l'acrylamide pour qu'il finisse par lui-même en contenir. Une réaction naturelle entre un acide aminé et un sucre se produit à la cuisson.

On sait encore bien peu de chose sur l'acrylamide, mais des études de laboratoire ont déjà établi un lien entre sa consommation et certains cancers. C'est ce qui a poussé Santé Canada à vouloir l'inscrire au registre des substances toxiques, afin de pouvoir la contrôler dans l'industrie alimentaire. En attendant, mieux vaut préférer ses pommes de terre bouillies ou cuites au four.

CROUSTILLES

Les Canadiens continuent de grignoter, mais ils élargissent leur menu...

On aura beau servir les discours santé à toutes les sauces, les grignotines continuent d'être populaires. Et on les aime bien salées et plutôt grasses.

Au Canada, les ventes de cette catégorie d'aliments qui se mangent si bien devant l'écran ou derrière le volant ont encore augmenté l'année dernière. Et que grignotent les Canadiens? Surtout des croustilles, des nachos et... des bâtonnets de viande séchée! À elles trois, ces collations représentent 80% des ventes dans cette catégorie salée qui comprend aussi les noix ou le maïs éclaté, selon les critères de la firme Nielsen, qui observe les habitudes de consommation dans les dépanneurs canadiens.

Le «jerky», cette collation faite de boeuf séché et assaisonné, gagne des adeptes. Dans l'Ouest canadien, presque une collation sur cinq est un bâtonnet de viande. Au Québec, où l'on croise moins de cowboys au dépanneur, le petit jerky ne représente que 5% du marché, mais il est de plus en plus populaire.

Dans la Belle Province, la croustille traditionnelle est encore la préférée des amateurs avec une vente de grignotines sur deux.