LOUIS JEAN : Alors Michel, si tu le veux bien, on va regarder la reprise de l'incident...

MICHEL BERGERON : Ayayaye !

LOUIS JEAN : On voit à la droite de l'image, un groupe de députés NPD qui bloque le passage à l'aile.

MICHEL BERGERON : Pis là, y'a le wing conservateur Gordon Brown...

LOUIS JEAN : Pas le wing, Michel, le whip !

MICHEL BERGERON : Si tu veux... Donc le Miracle Whip Gordon Brown, qui essaie de passer par la droite, alors les NPD se tassent à droite, pis là il essaie de passer par la gauche et les NPD se tassent à gauche. Ils font un peu le mur comme font les joueurs de soccer lors d'un coup franc, mais sans se protéger les parties. Et là, je ne parle pas des partis politiques, mais des parties sensibles !

LOUIS JEAN : Hahaha ! Michel ! Michel ! Michel ! Au même moment, on voit au fond à gauche, le joueur de concession de l'équipe libérale, Justin Trudeau, se lever d'un bond. Et s'en venir vers la mêlée, d'un pas décidé.

MICHEL BERGERON : Moi, j'aime ça des joueurs de même qui ont pas peur d'aller se frotter le nez où ça brasse. Justin, y'est comme Gallagher. C'est un gars d'action.

LOUIS JEAN : Trudeau avance rapidement, en huit enjambées, il a rejoint le lieu de l'échauffourée.

MICHEL BERGERON : Faut y donner ça, Trudeau, y'a un beau physique. Y'a des grandes jambes. Et y'a des grands bras aussi. C'est à cause de son entraînement. À force de prendre des selfies, ça étire les bras.

LOUIS JEAN : Le prochain bout, faut le mettre au super ralenti, parce que c'est la séquence litigieuse...

MICHEL BERGERON : Litigieuse ?

LOUIS JEAN : Euh... La séquence qui fesse.

MICHEL BERGERON : Ah, O.K. !

LOUIS JEAN : En voyant arriver Trudeau, y'a un membre du NPD qui se recule, ça crée une ouverture. Trudeau prend le whip par le bras, tout en échangeant avec un autre joueur du NPD. Et c'est là qu'en tirant Brown, le coude de Justin heurte Ruth Ellen Brosseau qui était derrière lui. Brosseau est poussée contre la bande et semble avoir très mal.

MICHEL BERGERON : Pauvre elle, elle était au mauvais endroit, au mauvais moment. Ça lui est déjà arrivé, quand elle était à Las Vegas, en pleine campagne électorale.

LOUIS JEAN : C'est de l'histoire ancienne, ça Michel. Regardons l'action une deuxième fois...

MICHEL BERGERON : Trudeau agrippe Brown, en le tirant vers lui, il bouscule Brosseau qu'il n'a jamais regardée. Ayoye !

LOUIS JEAN : Coach, trouves-tu que la réaction de Brosseau est exagérée ?

MICHEL BERGERON : Ça, c'est dur à dire, mais c'est sûr que Trudeau a le coude musclé qui peut faire bobo. Mais je pense que Ruth a du Claude Lemieux dans le nez. Elle en a peut-être mis un peu pour être sûre que Trudeau soit puni pour son geste. Pour que ça passe pas inaperçu. Ça, c'est de bonne guerre, que veux-tu ?

LOUIS JEAN : Après, on voit Trudeau qui laisse Brown qui s'en va vers son banc et Trudeau aussi rejoint son banc.

MICHEL BERGERON : Pis on voit que ses coéquipiers ont aimé son geste parce qu'ils l'applaudissent. Le NPD tentait de ralentir l'action et Trudeau est allé brasser ça.

LOUIS JEAN : Mais le Tigre, est-ce le rôle du leader de l'équipe de faire des gestes comme ça ? D'habitude, on laisse ça au policier de la formation.

MICHEL BERGERON : C'est sûr que dans le temps de son père, Pierre Elliott aurait envoyé Jean Chrétien dans le coin. C'était ça sa job. Ti-Jean, y'aurait pas pogné le wilf des conservateurs par le bras, il l'aurait pogné par le cou, comme y'a faite avec Clennett. Ayoye ! Lui y s'est tassé du chemin ! Faut dire aussi que P.E.T. haïssait pas le jeu viril, lui non plus, demandez-le aux couilles de Pierre Brassard !

LOUIS JEAN : Michel, que faut-il retenir de cette bousculade ?

MICHEL BERGERON : Pour moi, c'est un peu comme le massacre du Vendredi saint entre le Canadien et les Nordiques, sauf que ça se passe un mercredi pas saint, pis c'est à la Chambre des communes. Y'a pas eu de nez fracturé ni personne de knocké, mais dans les deux cas, c'est dû à la pression. À force de toujours t'affronter, un moment donné le presto pète !

LOUIS-JEAN : Coach, crois-tu que ça va ternir la réputation de Justin Trudeau ?

MICHEL BERGERON : C'est sûr que ça vient d'écorcher son image de flower power. Faites l'amour pis pas la guerre ! Y'aurait dû fumer un joint avant de siéger, y'aurait peut-être pris ça pas mal plus cool. On a vu que le Petit Prince a un côté Rambo.

LOUIS-JEAN : Faut quand même dire qu'il s'est excusé à trois reprises...

MICHEL BERGERON : Y'avait pas le choix. Mais au lieu de le faire trois fois, y'aurait dû le faire une fois, mais ben le faire. À la Trudeau. Y'aurait dû avoir un gros bouquet de roses avec lui, pis à la fin de ses excuses, traverser la Chambre et aller les porter à Ruth Ellen, en prenant un selfie avec elle. That's my boy ! Ç'aurait fait le tour du monde.

LOUIS JEAN : Coach, merci pour ta fine analyse. En conclusion ?

MICHEL BERGERON : En conclusion : on les élit pour faire avancer le pays pas pour se rentrer d'dans.