C'est un copain de Toronto, grand partisan des Maple Leafs, à qui nous demandons toujours des nouvelles de son équipe après une série de six défaites, par exemple. Ou des Raptors ou des Blue Jays, qui déçoivent à peu près toujours.

Et ça se répète chaque année.

La semaine dernière, Trevor nous a discrètement relancés. «Vos équipes de sport professionnel commencent à subir l'influence de Toronto...»

Et vlan!

En effet, notre Impact et nos Alouettes sont lamentables cet été. Je ne suis pas inquiet pour l'Impact, parce que le soccer est en plein essor chez nous. Mais il y a la manière. Il ne faut pas nous faire honte.

Lorsque votre équipe est de loin la pire du circuit, par exemple, votre entraîneur-chef ne devrait pas se rendre au vestiaire des officiels pour les engueuler. Les officiels ne sont pas responsables de votre incompétence. Il faut plutôt se regarder dans le miroir, se garder une petite gêne.

Frank Klopas a écopé d'un match de suspension pour son geste tout à fait inutile et un peu con.

L'Impact perd à domicile de manière gênante. Dans les dernières minutes de jeu, en laissant filer des avances. Il découvre de nouvelles façons de perdre. (Notez que pendant ce temps, le Toronto FC va très bien. Toronto la bourgeoise a acheté des grands noms, dont le gardien de l'équipe du Brésil, Julio Cesar, qui va mieux à Toronto qu'à Rio.)

J'ai connu les Joey Saputo, Nick De Santis et Mauro Biello lorsqu'ils ont lancé l'Impact et joué devant 500 personnes. C'était il y a 20 ans... Ils étaient de joyeux drilles, toujours affables, dévoués, des bagarreurs qui ont fondé un club devenu grand.

Lorsque je les croise aujourd'hui, je les reconnais à peine. Ils sont tellement stressés, irritables, blanchis par la pression... Je n'aimerais pas assister à leurs réunions ces jours-ci.

Bonne chance, les gars, mais Dieu que ça fait dur, votre affaire...

Les vieux Alouettes

Les Alouettes sont presque aussi vieux que le Canadien. Il s'agit d'une longue et belle tradition que nous aimons bien.

Mais les Alouettes ont déjà disparu et, dans leur cas, il y a de quoi s'inquiéter.

L'équipe est mauvaise cette année, elle n'a plus Calvillo pour la mener, mais la menace est double: avec une fiche de 1-3, ils sont à égalité au premier rang de la division Est avec les Tiger-Cats de Hamilton et le Rouge et Noir d'Ottawa. Pour les Alouettes, n'en déplaise aux amateurs de football à trois essais, la Ligue canadienne est tout aussi fragile à Montréal. Nous ne sommes pas très intéressés par les Roughriders de la Saskatchewan ou les Blue Bombers de Winnipeg.

Il faut au moins atteindre la finale de la Coupe Grey, sinon la NFL - qui gruge tout, les jeudis, samedis, dimanches et lundis - risque de rallier les amateurs de football pour de bon.

Les Alouettes n'ont jamais réussi à vendre les 5000 sièges qu'ils ont mis des années à acquérir. Souvenez-vous, ils ont menacé d'abattre des arbres centenaires, de gâcher la vue sur le fleuve et le centre-ville, ils ont essuyé plusieurs refus et, maintenant, ces gradins de plus, qui devaient assurer leur survie financière, sont devenus un fardeau.

Encore là, ça fait dur.

La grande Eugenie...

Heureusement, pour égayer nos étés sportifs, il y a Eugenie, la formidable guerrière, gracieuse et gagnante. Elle mérite tout notre appui.

En ce qui concerne la «dureté mentale», Eugenie a tout compris. Plus la pression est forte, mieux elle répond.

Bien sûr, son petit accent en agace certains, dont les nostalgiques de la guerre contre l'Angleterre.

Que voulez-vous, nous sommes en 2014 et à Montréal. Paul McCartney a chanté sur les plaines d'Abraham, Justin Bieber au Centre Bell, Priscilla Presley a rendu une visite «historique» au Capitole à Québec... Le monde change sans arrêt.

Mais Eugenie est bien anglo avant d'être franco. J'en ai la preuve irréfutable...

Après Wimbledon, elle avait hâte de prendre du repos et de manger des... brownies.

Ça ne ment pas.

So what? Je l'aime quand même, malgré les affreux brownies.