Il semble bien que tous les experts soient d'accord: notre équipe sera largement négligée dans la série contre les Bruins.

Même notre gardien de but, qu'on croyait le meilleur, est moins bien coté que l'autre, Tukka Rask. Dire que ce Finlandais a été repêché par les Maple Leafs de Toronto, qui l'ont échangé aux Bruins. On dirait que les Leafs font exprès pour se couvrir de ridicule.

Remarquez que nous n'avons pas été brillants en congédiant Claude Julien, qui faisait du bon travail. C'était Bob Gainey, celui qui a obtenu Scott Gomez contre Ryan McDonagh, un bon défenseur qui sera avec les Rangers de New York longtemps. Nous aussi, on sait se couvrir de ridicule, parfois.

Claude Julien nous en veut encore pour cette injuste humiliation. Il se fait un plaisir de nous voir souffrir.

Être négligé demande un état d'esprit. Le négligé doit être humble, silencieux, réaliste... Toutes des qualités que les fans du Canadien ne possèdent pas.

Juste avant de m'asseoir pour vous écrire, j'ai croisé dans la rue un copain, Roberto, un vrai de vrai partisan du CH. Il m'a dit: «le Canadien en sept!» Il ne sera pas le seul. Je l'ai embarqué pour un pari de 2 $, mais j'aurais dû dire 5 $ ou 10 $. Il est tellement excité qu'il aurait accepté.

C'est donc le temps d'arrondir votre fin de mois. Il y a plein d'aveugles partisans qui sont certains que, cette fois, le CH est parti pour la gloire. Nos gars sont tous des stars. Le balayage du Lightning les a lancés. Un 10 $ par-ci, un 5 $ par-là. Vous seriez surpris du total...

Mais pour les Bruins, qu'est-ce qu'on fait?

Est-ce qu'on sort nos bras, les Murray, Moen, White et même Parros? Est-ce qu'on tente de rivaliser de brutalité avec les rois de la casse?

Ça ne serait pas une bonne idée. Il faudrait plutôt les assommer avec un jeu de puissance efficace. Les Bruins ont de sales caractères dans le groupe, Chara, Marchand, Lucic, Boychuk... Ils pètent une coche et se retrouvent au banc des pénalités si on sait les astiquer.

Sauf que notre attaque à cinq ne fonctionne plus depuis que l'adversaire empêche P.K. de lancer.

Et pourtant, notre seule chance risque d'être en avantage numérique.

Alors, vous aimez toujours le CH dans cette série?

Combien vous voulez parier?

Les Carabins

La chose était inimaginable il n'y a pas si longtemps: les Carabins de l'Université de Montréal, version football masculin, achètent des publicités pour mousser la vente de leurs abonnements saisonniers.

Nous sommes loin des Wolverines de l'Université du Michigan et leurs 110 000 billets vendus à chaque match. Nous ne sommes même pas au niveau du Rouge et Or de Laval et de leurs 15 000 spectateurs.

Alors pourquoi dépenser des sous pour de la pub lorsqu'on est une maison d'enseignement et que l'on n'a que 5000 sièges disponibles?

Probablement pour la visibilité. Il est bon de faire savoir à la clientèle étudiante que l'Université de Montréal favorise les athlètes de pointe dans plusieurs sports. Ce qui n'était pas le cas il y a 10 ans, par exemple.

Et puis, pour huit matchs à compter de 54 $, voilà un bon spectacle sportif pour pas cher.

Et vous n'avez pas besoin d'être étudiant pour apprécier. J'aime bien aller m'asseoir au milieu de la foule et voir comment nos jeunes vivent en ce XXIe siècle.

Ils font la fête le samedi, mais ça, on le savait.

Mais au deuxième quart, vous pouvez commencer à bavarder avec des jeunes gens que vous ne connaissiez pas. C'est intéressant. Et puis, ils sont sympathiques.

L'enfer

C'était à la toute fin du match de l'Impact au stade Saputo. Une victoire enfin dans ce pire début de saison de la jeune histoire du club en MLS.

Quelques secondes après le sifflet annonçant la fin du match, Joey Saputo a sauté dans les bras de son entraîneur, Frank Klopas, et il semblait en avoir long à lui dire. Il était là, presque sur le banc des joueurs, à attendre la fin...

J'ai eu l'impression que Klopas n'a pas apprécié. Il a tenté d'éviter son patron. Poliment, mais sa physionomie nous révélait un homme pas très content.

Je ne sais pas si Michel Therrien serait à l'aise avec Geoff Molson derrière le banc, à ses côtés, lorsque l'équipe va mal.

On me dit que c'est souvent comme au soccer: les propriétaires de club sont très présents et jamais très loin du terrain.

Mais vous n'aimeriez pas être dans les souliers de Frank Klopas ces jours-ci.