Le pauvre David Desharnais se retrouve dans la pire situation qui puisse exister pour un hockeyeur: le francophone qui évolue à Montréal et qui ne produit plus. Nous sommes cruels envers les joueurs d'ici qui déçoivent.

Un point en 15 matchs et laissé de côté mardi. Le jeune homme est poursuivi par les mêmes médias qui le portaient aux nues il n'y a pas si longtemps. On le questionne chaque jour sur quelque chose qu'il n'arrive pas à expliquer.

Le pauvre bonhomme a totalement perdu sa confiance. Chaque geste est pénible, précipité ou hésitant. De bon passeur, dont la grande force était de bien voir le jeu se déployer, il est devenu un chien fou qui pourchasse la rondelle et l'atteint rarement. Il en fait pitié, ce garçon si discret, obéissant et toujours à sa place. Facile à coacher, comme ils disent.

À condition d'être un bon entraîneur.

Je soupçonne Michel Therrien de lui donner ce conseil d'un autre temps: quand on ne produit pas, il faut travailler plus fort - d'où le chien fou.

En fait, ce conseil est mauvais. Il ne faut pas travailler plus fort, mais travailler mieux. Et, surtout, se calmer. Ce qui n'est pas facile lorsqu'on a toute une province et des médias excités sur le dos.

Excités?

Sur les chaînes d'information continue, dans la bande de nouvelles qui défilent au bas de l'écran, on pouvait lire récemment: une bombe fait 24 morts en Syrie... Denis Coderre élu maire de Montréal... David Desharnais s'entraîne avec le quatrième trio...

C'est vous dire la folie qui entoure cette équipe.

Un des entraîneurs du Canadien pourrait aider David Desharnais: Patrice Brisebois.

Il a connu les mêmes difficultés, il a été montré du doigt par tout le monde et sa grand-mère, il a été hué comme un malfaiteur.

David Desharnais a besoin de soutien en ces temps de malheur. J'espère qu'il l'obtient. J'espère qu'un autre produit local ne deviendra pas le souffre-douleur de tout un peuple.

Alessandro ou Mauro?

Si l'Impact avait nommé Alessandro Nesta au poste d'entraîneur-chef, nous n'aurions même pas à nous demander s'il parle français.

Nesta parle tellement bien avec ses mains que le monde entier le comprend. Si vous l'avez vu engueuler un officiel lors du dernier match de la saison à Houston, vous n'avez rien entendu, mais tout compris.

Les mains jointes comme un appel au secours de Dieu - pour un Italien, les mains jointes signifient que les choses vont très mal - , les doigts rassemblés comme pour tenir une pincée de sel. Traduction libre: mais qu'est-ce qui te prend? T'es con, ou quoi? Et l'index sur la tempe en le tournant un peu: t'es vraiment con.

Je n'ai rien contre un entraîneur qui parle avec ses mains, s'il fait bien son travail.

Voici le cas d'une très grande vedette qui n'a jamais dirigé une équipe et qui veut devenir entraîneur-chef. Comme Wayne Gretzky, un désastre derrière le banc.

Comparer Nesta à Wayne Gretzky? Tout à fait. Regardez le parcours parsemé de réussites à tous les niveaux. Le successeur du grand Maldini... Gretzky devrait être honoré de la comparaison.

L'autre option est Mauro Biello, le petit gars de la Petite-Patrie qui a donné toute sa vie à l'Impact, même lorsque le club s'appelait le Supra.

Ça serait vraiment sympathique.

Le cirque inutile

Adonis Stevenson commence à devenir de plus en plus connu dans le monde de la boxe internationale. Il est en nomination pour quelques honneurs.

Si l'on fait abstraction de son passé turbulent, si on lui pardonne ses erreurs de jeunesse, le monsieur devient un représentant plutôt correct. Modeste, poli, bel athlète et bonne condition physique... En voilà un qui aime se rendre au gymnase et trimer dur.

Tout ça pour vous dire que nous n'avons pas besoin des conneries servies par Jean Pascal et Yvon Michel lors de la dernière conférence de presse en vue du combat Pascal-Bute. Cette manière de «vendre» un combat en lançant des bassesses est dépassée, à mon avis. Nous sommes en 2013, et ce n'est pas de la lutte professionnelle. Nous voulons un bon combat, pas un cirque.

Allez, M. Michel, vous valez mieux que ça.

Jeu de mots

Vous avez peut-être, comme moi, remarqué la chronique commanditée par KIA à RDS.

Elle s'appelle Qui a raison?

La pognez-vous?