Pierre Lafontaine est le nouveau patron de la natation universitaire canadienne et il a déclaré à La Presse que l'un de ses principaux mandats était de convaincre les athlètes étudiants canadiens de demeurer au pays.

Ça m'a rappelé Danièle Sauvageau, lorsqu'elle me faisait visiter les nouveaux et luxueux locaux des Carabins, l'équipe de hockey féminin qu'elle a contribué à mettre sur pied. «Les filles peuvent maintenant demeurer chez nous pour étudier.»

Tout ça est admirable, bien sûr, mais si j'avais un enfant de 20 ans qui était invité à étudier et à pratiquer son sport dans une université étrangère, je pencherais pour cette dernière.

À 20 ans, le moment est bien choisi pour quitter le nid et la sécurité papa-maman pour rencontrer des gens qui ont une vision des choses différente de la vôtre, pour lier des amitiés internationales, peut-être apprendre une autre langue, faire sa lessive soi-même et savoir qu'il y a une limite de temps à porter les mêmes bas et sous-vêtements. Bref, à 20 ans, le moment est bien choisi pour tâter de l'inconfort.

Nager dans une université australienne, taper du ballon en Europe ou patiner à Harvard, comme l'a fait Louis Leblanc du Canadien, change une vie autrement que si on reste à la maison. Ou si l'on tient absolument à rester au pays, mieux vaut que ce soit à Vancouver qu'à Trois-Rivières, et vice versa. Catherine Ouellette parle encore avec émotion de ses années passées dans une université américaine.

Cela dit, il reste que Danièle Sauvageau et son groupe offrent un environnement idéal et que Pierre Lafontaine, qui a déjà travaillé en Australie, est un entraîneur de niveau international. Il n'y a rien de mal à se joindre à eux, bien au contraire.

Chez les Carabins, les hockeyeuses françaises et suisses sont d'ailleurs de plus en plus présentes. Elles ne le regretteront jamais.

La folie du samedi

Josh Gorges nous l'a dit: «Deux hommes peuvent se battre quand ils ont un conflit à régler, mais mordre un adversaire, ça ne se fait pas.»

Quelles belles leçons la Ligue nationale de hockey nous donne! On peut attaquer le genou d'un adversaire et risquer de mettre fin à sa carrière, on peut lui infliger une commotion cérébrale à coups de poing, lui écraser la tête dans la bande, mais mordre, ça ne se fait pas, et Mikhail Grabovski est convoqué par le juge en chef, Brendan Shanahan.

Tous les autres participants à cette folie collective au Centre Bell, samedi soir, sont libérés. Même les arbitres et les spectateurs.

Avec un compte de 4-0 après deux périodes, un arbitre sérieux aurait averti les deux entraîneurs qu'il ne tolérerait pas la présence des goons sur la patinoire. Et lorsque le responsable de l'ordre et de la sécurité ne fait pas son travail, n'importe quoi peut arriver.

Et ce n'est pas joli, quoi qu'en pensent des millions d'amateurs de hockey.

Monsieur White

Michel Therrien a décidé de la jouer robuste, cette année. Il ne veut plus que le CH soit tabassé partout où il passe. Therrien n'a pas le choix, les absurdes règles du jeu l'exigent.

Sauf que le travail de policier sur glace est très compliqué. Il s'agit de protéger ses coéquipiers sans mettre l'équipe en mauvaise posture. Beaucoup sont appelés, mais peu sont élus. Pour un John Ferguson, un Pierre Bouchard ou un Chris Nilan, il y a des centaines d'hommes aussi durs qui n'ont fait que passer.

Michel Therrien croyait que Ryan White pouvait faire le travail. Une erreur de jugement qui lui a coûté quatre points au classement et transformé une belle séquence en cauchemar.

Voilà les risques de ce petit jeu.

Curiosités

Au Tournoi de rugby des Six Nations, un joueur français a prévenu ses coéquipiers avant le match du week-end dernier contre le Pays de Galles. «Ils ont connu des ratés dernièrement, mais il faut être prêts. Ce ne sont pas les Pink Floyd.»

Les Français ne cesseront jamais de m'étonner.

Le bonhomme avait raison, les Rouges ont battu les Bleus 16-6, les Français ont maintenant une fiche de 0-2 et tout le pays s'indigne.

Saviez-vous qu'il existe en France une Fédération de ricochet, un sport que nous avons tous pratiqué et qui consiste à faire bondir une pierre plate sur un plan d'eau?

Sachez que la rotation de la pierre plate est à la base de toute réussite. Il paraît que le record est de 51 bonds.

Enfin, au Pays basque, lors des matchs de pelote à main nue, l'annonceur maison chante les scores au lieu de bêtement les annoncer.

Michel Lacroix serait excellent là-dedans.