Sa voix est peut-être la plus connue du Québec et on ne parle même pas de Céline Dion. Michel Lacroix, l'annonceur maison du Centre Bell, est victime du lock-out dans la LNH, mais il en profitera pour animer ce soir le match d'ouverture des Carabins de l'Université de Montréal au CEPSUM.

«On fera comme à un vrai match du Canadien» ... nous dit notre vieux collègue, éternel homme de radio et de télé. Ceux qui le connaissent ne sont pas étonnés, Michel Lacroix est un joyeux et sympathique monsieur.

«Je suis animateur du gala des sports des Carabins et j'aime beaucoup l'ambiance du milieu. Un soir, en bavardant, j'ai offert aux filles d'être annonceur maison de leur match d'ouverture, si le Canadien ne jouait pas ce soir-là.

«Je suis un fan de sport universitaire. Il faut admirer le travail qui s'y fait. Mes neveux ont fait partie du Rouge et Or de Laval en football, les enfants de mes amis sont des athlètes universitaires. Quand j'ai du temps, je suis là pour eux. Les gens du sport universitaire méritent nos encouragements.»

Michel Lacroix a perdu des cachets depuis que Gary Bettman a mis la saison de hockey en attente. Il participe parfois à des promotions avec les ambassadeurs du club, tels Jean Béliveau, Guy Lafleur, Henri Richard, Yvan Cournoyer et Réjean Houle.

«Mais je pense surtout au millier d'employés du Centre Bell les soirs de match. Il y a plusieurs étudiants là-dedans, des jeunes qui comptent sur ce revenu pour payer leurs études. Ce lock-out fait mal à beaucoup de petits travailleurs qui ont grandement besoin de leur gagne-pain.»

En attendant, Michel Lacroix nous invite au match Carabins-Stingers ce soir. Il a l'intention de bien s'amuser.

La filière française

Pendant ce temps sur la patinoire du CEPSUM, les relations France-Québec se resserrent sérieusement. Après avoir accueilli Marion Allemoz, capitaine de l'équipe de France, l'an dernier, l'entraîneuse des Carabins, Isabelle Leclerc, a sélectionné trois autres hockeyeuses françaises...

«Athéna Locattelli est un défenseur offensif qui sera la plus rapide patineuse de toute la ligue. C'est une véritable bombe. Laure Beaudrit est une attaquante de 6'2. On ne voit pas ça souvent. Pour le moment, c'est un espoir, il faudra développer sa vitesse, entre autres choses. Mais elle promet. Rien que sa portée est un avantage certain.

«Nous avons huit recrues et nous avons très hâte de voir Laurence Beaulieu, qui était capitaine du collège de Limoilou l'an dernier. Il s'agit d'un autre défenseur offensif et ce type de joueur est très rare en hockey féminin. Elle sera une joueuse dominante. Avec Athéna et elle, nous ajoutons beaucoup de vitesse, ce qui était l'une de nos faiblesses l'an dernier. On le voyait contre les meilleures équipes du Canada. À mesure que la compétition devenait plus forte, nous avions du mal à suivre le rythme.»

Les Carabins sont tout de même classées troisièmes au Canada, derrière l'Université de Calgary et les Martlets de McGill. À leurs trois premières saisons au hockey universitaire, les Bleus ont gravi les échelons très rapidement. Elles ont remporté la médaille d'argent au tournoi final du Canada, devant McGill et derrière Calgary, en mars dernier. Une énorme surprise...

«Calgary sera encore l'équipe à battre. Chez nous, ce sera encore McGill. Carleton a toujours une bonne équipe, Ottawa joue toujours du hockey robuste et dérangeant...»

Il y a donc du hockey à Montréal après tout. Et celui-là est beaucoup plus divertissant que vous le croyez.

Non merci...

Côté football universitaire, la fédération ontarienne a refusé aux Redmen de McGill de se joindre à son circuit. Il s'agit d'une affaire au goût amer, les Redmen voulant quitter le Québec pour des raisons obscures, bref, ils laissaient entendre, entre autres choses, que les universités québécoises n'étaient pas assez strictes en matière d'éthique. Les Redmen auraient d'autres valeurs, dont la priorité absolue aux études et des budgets moins importants...

Il y a peut-être du vrai là-dedans. Chose certaine, les Redmen ne gagnent plus au Québec, même qu'ils subissent de terribles défaites.

Question d'éthique? Mauvais perdants? Peut-être un peu des deux?

Toujours est-il que la fuite en Ontario est ratée et que les autres équipes du Québec n'auront pas tellement de sympathie pour les hommes en rouge...